L’armée israélienne continue ses raids sur la Bande de Gaza où le nombre de morts a atteint dimanche 2 329, selon le ministère de la Santé à Gaza.
Le ministère a indiqué que le nombre de victimes des raids israéliens a dépassé en 8 jours celui enregistré lors de la guerre de 2014 qui a duré 51 jours.
Dans le cadre de ses préparatifs pour une offensive terrestre contre la bande de Gaza soumise à un blocus total, l'armée israélienne a appelé vendredi les habitants du nord du territoire - 1,1 million de personnes sur un total de 2,4 millions d'habitants - à quitter les lieux sans tarder et à se déplacer vers le sud.
L’ONU n’a eu de cesse de mettre en garde contre les conséquences humanitaires dévastatrices que peut causer un tel déplacement massif de la population de Gaza.
Plusieurs autres voix se sont également élevées au sein de la communauté internationale pour faire part de leur préoccupation face à cette évacuation au sein d'un territoire surpeuplé et qui a été placé sous siège strict depuis les attaques du Hamas.
Samedi soir, le président américain Joe Biden a dit au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que les États-Unis oeuvraient avec l'ONU et les pays du Moyen-Orient "pour veiller à ce que les civils innocents aient accès à l'eau, à la nourriture et aux soins médicaux".
Il a également assuré le président palestinien Mahmoud Abbas de son "soutien total" dans ses efforts pour apporter de l'aide humanitaire aux Palestiniens, "en particulier à Gaza".
Plus tôt, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait réclamé un accès humanitaire "immédiat" à cette petite bande de terre, soumise à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.
Depuis vendredi, par milliers, des habitants fuient par tous les moyens, quelques biens entassés à la hâte, sur des remorques, charrettes, à moto, en voiture, à travers les ruines.
Dans la nuit de samedi à dimanche, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a prévenu que l'évacuation forcée de plus de 2.000 patients vers les établissements débordés du sud de Gaza pourrait être "l'équivalent d'une peine de mort".
"Les structures de santé sont déjà au maximum de leurs capacités et sont incapables d'absorber une hausse considérable du nombre de patients", a fait valoir l'agence onusienne.
"Ça va continuer"
L'armée israélienne a annoncé samedi soir avoir retrouvé lors d'incursions dans la bande de Gaza "des cadavres" d'otages enlevés par le Hamas, sans plus de précisions.
Le Hamas avait fait état plus tôt de 22 otages tués dans les bombardements israéliens.
M. Netanyahu s'est rendu samedi auprès des troupes israéliennes près de la bande de Gaza. "Vous êtes prêts pour ce qui vient ? Ça va continuer", a-t-il lancé à plusieurs soldats.
Face au risque d'embrasement régional, les États-Unis ont annoncé samedi l'envoi d'un second porte-avions en Méditerranée orientale "pour dissuader les actions hostiles contre Israël", selon le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin.
La guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas attise cette fois-ci les craintes d'une extension du conflit et d'une catastrophe humanitaire pour la population de Gaza, privée d'approvisionnement en eau, électricité ou nourriture, et où des centaines de milliers de personnes ont déjà été déplacées.
"Crimes de guerre"
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé samedi Israël de "crimes de guerre" à Gaza et dit refuser le "déplacement" des Palestiniens. Le mouvement palestinien est de son côté régulièrement accusé par Israël d'utiliser les civils comme boucliers humains.
Israël a annoncé la mort de deux chefs militaires du Hamas, responsables selon l'armée de l'attaque du 7 octobre.
L'Arabie saoudite a annoncé samedi suspendre les discussions sur une éventuelle normalisation avec Israël et appelé à un "cessez-le-feu immédiat".
Dans son appel téléphonique avec M. Biden, le président palestinien a souligné la nécessité de "l'ouverture de corridors humanitaires dans la bande de Gaza", selon l'agence de presse palestinienne Wafa.
Le président brésilien Lula et son homologue égyptien Abdel Fattah Al-Sisi se sont eux accordés sur la nécessité d'autoriser l'entrée d'une aide humanitaire d'urgence à Gaza, selon un communiqué de la présidence brésilienne.
L'Égypte contrôle la seule ouverture de Gaza qui ne soit pas sous contrôle israélien, le point de passage de Rafah, actuellement fermé.