Dimanche, l'armée israélienne a une nouvelle fois bombardé une école de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, qui abritait des déplacés dans le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, affirmant avoir "frappé des terroristes".
Le bombardement du bâtiment scolaire Abou Arabane, "qui abrite des milliers de déplacés a fait 15 morts", principalement des femmes et des enfants, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Basal.
Des témoins ont fait état de victimes tandis qu'un correspondant de l'AFP a témoigné avoir vu le bâtiment dévasté et des groupes de rescapés rassemblés dans la cour jonchée de débris.
La veille, des frappes israéliennes ont tué 92 Palestiniens dans le camp de déplacés d'al-Mawasi, près de Khan Younès, dans le sud du territoire, avait indiqué le ministère de la Santé de Gaza.
- "massacre sans fin" -
Israël s'est attiré des critiques internationales pour ses attaques contre les écoles, devenues des cibles favorites dans la bande de Gaza. La France et l'Allemagne ont appelé à une enquête.
Le gouvernement brésilien a lui appelé dimanche à ne pas rester silencieux face à un "massacre sans fin".
Au moins 141 personnes ont été tuées en 24 heures, a annoncé dimanche le ministère de la Santé à Gaza, soit un des plus lourds bilans depuis plusieurs semaines.
Un responsable de l'Unrwa a raconté avoir assisté, à l'hôpital Nasser de Khan Younès, à "certaines des scènes les plus horribles" depuis le début de la guerre.
"J'ai vu des bambins doublement amputés, des enfants paralysés et dans l'impossibilité de recevoir un traitement", a décrit Scott Anderson, coordinateur humanitaire adjoint et directeur des affaires de l'Unrwa à Gaza.
Des images de l'AFP à Al-Mawasi ont montré des restes de tentes brûlées, des couvertures et des morceaux de matelas en mousse éparpillés.
Le Hamas a dénoncé un "effroyable massacre" dans ce secteur, déclaré il y a plusieurs mois "zone humanitaire" par Israël, où les civils déplacés avaient été invités à se regrouper.
Cette opération a envoyé "un message de dissuasion" aux ennemis d'Israël et contribue à affaiblir le Hamas, a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Pendant ce temps, l'armée poursuit ses opérations dans la zone de Rafah, dans le sud, et à Gaza-ville, dans le nord, où elle a dit avoir "éliminé plusieurs terroristes lors de combats rapprochés". Un bombardement a fait notamment deux morts dans le quartier de Tal al-Hawa, selon la Défense civile.
Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré qu'au moins 38 584 Palestiniens ont été tués et 88 881 autres blessés dans l'offensive militaire israélienne depuis le 7 octobre.
Israël affirme avoir perdu 326 soldats à Gaza.
Négociations
Un haut responsable du Hamas a fait savoir dimanche que le groupe de résistance palestinien ne s'était pas retiré des négociations de cessez-le-feu avec Israël après les attaques meurtrières de ce week-end à Gaza.
Izzat El-Reshiq, membre du bureau politique du Hamas, a accusé Israël de tenter de faire dérailler les efforts des médiateurs arabes et des Etats-Unis pour parvenir à un accord de cessez-le-feu en intensifiant ses attaques dans l'enclave.