Israël continue de frapper les zones qu’elle avait auparavant désignées comme sécuritaires. Des frappes dans la nuit de lundi à mardi ont formé de grands cratères dans la zone humanitaire tuant au moins 40 personnes, a précisé la défense civile, organisation chargée des services d'urgence dans la bande de Gaza.
"40 martyrs et 60 blessés ont été récupérés et transférés" dans les hôpitaux voisins après la frappe, a indiqué un responsable de la Défense civile gazaouie, Mohammed Al-Mughair.
Les équipes travaillent toujours pour retrouver 15 personnes disparues après la frappe qui a ciblé les tentes des personnes déplacées de al-Mawasi, à Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza, a-t-il ajouté.
"Des familles entières ont disparu dans le massacre de Al-Mawasi à Khan Younès, sous le sable, dans des trous profonds", a déclaré un autre porte-parole de la défense civile, Mahmoud Basal, dans un communiqué.
Plus de 20 à 40 tentes ont été complètement endommagées, selon la même source qui déplore une pénurie d'outils et d'équipements qui entrave les opérations de sauvetage.
Un avion de l'armée israélienne a "frappé d'importants terroristes du Hamas qui opéraient depuis un centre de commandement et de contrôle au sein de la zone humanitaire de Khan Younès", a indiqué l'armée israélienne.
Le Hamas a démenti avoir des combattants dans la zone humanitaire."Les allégations de l'occupation (Israël, ndlr) sur la présence de combattants de la résistance est un mensonge éhonté", a indiqué le Hamas dans un communiqué sur la messagerie Telegram.
Une zone de sécurité massacrée à plusieurs reprises
Al-Mawasi, dans la ville de Khan Younès, avait été désignée comme zone de sécurité par l'armée israélienne au début de la guerre, et des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés y ont trouvé refuge.
L'armée a cependant continué à mener périodiquement des opérations dans la zone. En juillet dernier, l’armée d’occupation israélienne a commis un massacre dans la même zone, tuant 90 Palestiniens et en en blessant 300, lors d’une série de raids visant les tentes et les lieux de déplacement des Palestiniens.
En août, l’armée a également pris pour cible l’école al-Ta’minin, qui accueille des centaines de personnes déplacées dans la ville de Gaza, massacrant plus de 100 Palestiniens et en blessant des dizaines d’autres, dont des enfants et des femmes.
L’armée d’occupation prend fréquemment pour cible les tentes et les abris qui abritent des milliers de personnes déplacées, tuant et blessant des dizaines d’entre elles. Dans ce dernier massacre, des témoins ont rapporté que des tentes ont été touchées par les tirs d’artillerie et ont été complètement ensevelies sous le sable en raison de l’intensité des frappes.
Presque toute la population déplacée
L'armée israélienne a ordonné, lundi, l'évacuation de plusieurs secteurs du nord-ouest de la bande de Gaza.
Presque toute la population gazaouie a été déplacée au moins une fois en près d'un an de guerre. Des dizaines de milliers de personnes quittent, à chaque évacuation, leurs logements ou abris de fortune, en emportant avec elles leurs affaires, sans savoir parfois où aller.
Les Etats-Unis, le Qatar et l'Égypte tentent de négocier un cessez-le-feu et un accord d'échange d'otages et de prisonniers entre Israël et le Hamas, mais les pourparlers sont toujours dans l'impasse.
Israël a lancé une offensive d'ampleur à Gaza qui a fait au moins 40.988 morts, selon le bilan du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza, publié avant l'attaque de mardi.