Des soldats israéliens conduisent des détenus aux yeux bandés dans une rue lors d'un raid militaire à Dura, au sud d'Hébron, en Cisjordanie occupée. / Photo: AFP (AFP)

Le cabinet de guerre du gouvernement, décrit comme “le plus à droite de l’histoire d'Israël” et dirigé par Benjamin Netanyahu, envisage d’utiliser la biométrie pour créer des ghettos à Gaza et renforcer son contrôle sur l’enclave palestinienne, selon des médias basés à Tel-Aviv.

Selon le média israelien Ynet, le projet consisterait à mettre en place des points de contrôle intégrant des données biométriques, notamment des empreintes digitales, des systèmes de reconnaissance faciale et des échantillons de voix. La liberté de mouvement dans Gaza, tout comme l'accès à l’aide humanitaire, serait conditionnée par la fourniture des données biométriques.

Gaza serait alors divisée en “zones isolées” avec des points de contrôles spécifiques limitant les déplacements des gazaouis, à moins de figurer dans une base de données biométrique.

Israël désigne ces zones isolées du nord de Gaza comme des “ bulles humanitaires”, où l'acheminement de l'aide est autorisé uniquement en l’absence de combattants, rapporte Middle East Eye.

Le cabinet de guerre qui espère implémenter rapidement la phase pilote de ce projet, serait en négociations avancées avec la société américaine Global Delivery Company (GDC), dirigée par l'homme d'affaires israélo-américain Mordechai Kahana.

Ce dernier, connu pour être un colon israélo-américain, vante les mérites de son projet qu’il considère comme un “Uber des zones de guerre”. Il promet, grâce à son dispositif, d’identifier et d'éliminer les sympathisants et militants du Hamas.

Des vastes zones du nord de Gaza, en particulier les camps de réfugiés de Beit Hanoun, Beit Lahia et Jabalia, sont assiégés depuis trois semaines, les forces israéliennes interdisant l'entrée de nourriture, d'eau potable et de fournitures et d’assistance médicale.

Ces ghettos biométriques pourraient, dans un premier temps, être testés dans le nord de Gaza, avant leur implémentation sur l’ensemble de l’enclave palestinienne.

Une telle initiative ne saurait prospérer sans l’appui des États-Unis. Selon Middle East Eye, une société de sécurité privée américaine aurait besoin de l’approbation du Sénat pour fournir des services armés au gouvernement israélien.

Le financement d’une telle opération pour les six premiers mois serait à la charge des États-Unis, a suggéré Mordechai Kahana, patron le Global Delivery Company.

Dans les territoires occupés de Cisjordanie et à Jérusalem-Est, Israël utilise déjà un système de contrôle facial controversé qui a suscité l’indignation d’Amnesty International. Le système Red Wolf, installé aux points de contrôle dans la ville d’Hébron, en Cisjordanie occupée, scanne les visages des Palestiniens et les enregistre dans de vastes bases de données de surveillance, sans leur consentement.

Un système de ségrégation technologique qui pourrait s'étendre à Gaza grâce à la biométrie…

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