En plus des bombardements et affrontements à l’hôpital Al Shifa à Gaza, Israël a encerclé dimanche deux autres hôpitaux de l’enclave assiégée sous des tirs nourris, a indiqué le Croissant-Rouge palestinien.
Il a ajouté que les forces israéliennes ont fermé l'hôpital Al-Amal et mené des opérations de démolition à grande échelle à proximité.
Le Croissant-Rouge a également déclaré qu'un de ses membres avait été tué lorsque des chars israéliens ont attaqué les zones autour des hôpitaux Al-Amal et Nasser dans la ville de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, au milieu d'intenses bombardements et tirs.
L'armée israélienne a pour sa part fait savoir que ses forces avaient commencé leurs opérations à proximité de l'hôpital Al-Amal suite à “des informations précises des services de renseignement... indiquant que les terroristes utilisaient des infrastructures civiles pour des activités terroristes dans la région d'Al-Amal”.
Israël n’a eu de cesse de prétendre la présence de combattants du Hamas au sein des hôpitaux de Gaza pour mener ses opérations contre les établissements médicaux et arrêter un grand nombre de personnel médical et patients.
"Toutes nos équipes sont actuellement en grand danger et dans un état de siège complet", a fait savoir le Croissant rouge, ajoutant que les forces israéliennes ont exigé l'évacuation complète du personnel médical, des patients et des personnes déplacées du siège de l'hôpital Al Amal, et ont tiré des fumigènes dans la zone pour forcer ceux qui s'y trouvaient à partir.
Plus tôt dimanche, le Croissant-Rouge a indiqué qu'un Palestinien déplacé avait été tué à l'intérieur du complexe hospitalier par une balle israélienne.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, les forces israéliennes ont arrêté des dizaines de patients et membres du personnel médical au complexe médical Al Shifa.
L'armée d'occupation a déclaré plus tôt qu'elle avait “tué plus de 170 militants lors de l'invasion”, qui, selon le ministère palestinien de la Santé, avait également causé la mort de cinq patients.
L'hôpital Al Shifa est l'un des rares établissements de santé qui fonctionne, quoique partiellement, dans le nord de Gaza et abrite la population déplacée par la guerre.
Invasion de Rafah.. Washington met en garde
La vice-présidente américaine Kamala Harris a averti dimanche Israël contre les conséquences en cas d’invasion de Rafah.
"Je n'exclus pas que des conséquences soient envisagées par les États-Unis si Israël procède à l'invasion de la ville de Rafah", dans le sud de la Bande de Gaza, a-t-elle déclaré dans une interview à ABC.
"Nous avons été clairs, lors de multiples conversations avec Israël et de toutes les manières possibles, sur le fait que toute opération militaire d'envergure à Rafah serait une grave erreur", a souligné Harris.
La vice-présidente des Etats-Unis a ajouté "J'ai étudié les cartes, et il n'y a pas d'endroit à Rafah où les personnes déplacées peuvent se réfugier".
Vendredi, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a informé le Secrétaire d'État américain, Antony Blinken, de sa détermination à mener une opération militaire dans la ville de Rafah, au sud de la Bande de Gaza.
Netanyahou considère que c'est le seul moyen de vaincre le Hamas.
Lors d'un entretien téléphonique dimanche, le président français Emmanuel Macron a de son côté réaffirmé au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu “sa ferme opposition à une offensive israélienne sur Rafah”, indique un communiqué de l'Élysée.
Le président français a également prévenu Netanyahu que tout "transfert forcé de population" constituerait un "crime de guerre au sens du droit international".
Rafah est actuellement l'une des zones les plus densément peuplées de la Bande de Gaza, depuis que l'armée israélienne a forcé les Palestiniens du nord, du centre et du sud de l'enclave à migrer vers cette ville, où vivent actuellement environ 1,4 million de Palestiniens, selon les données de l'ONU et de l'Autorité palestinienne.
Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué dimanche que le bilan des victimes suite aux raids israéliens a grimpé à 32 226 morts et 74 518 blessés depuis le 7 octobre.