"Devant la situation critique à Rafah", dans le sud de la bande de Gaza, les gouvernements espagnol et irlandais ont envoyé une lettre à la Commission européenne pour lui demander d'examiner "de manière urgente si Israël remplit ses engagements de respecter les droits humains à Gaza", affirme dans ce message le Premier ministre socialiste.
Il demande en outre “la libération de tous les otages et un cessez-le-feu immédiat qui puisse faciliter l'accès de l'aide humanitaire nécessaire de manière urgente”.
La lettre à la Commission, publiée sur le site de La Moncloa (la présidence du gouvernement espagnol), précise que "devant la situation insoutenable à Gaza et face au risque d'une catastrophe humanitaire encore plus importante en raison de l'intensification de l'opération militaire israélienne contre Rafah", Dublin et Madrid demandent à la Commission "une évaluation urgente de l'accord d'association UE/Israël".
Le but de cette "évaluation" par la Commission, poursuit la lettre, est de vérifier "si les points essentiels de la relation en matière de droits humains et principes démocratiques sont respectés".
Les deux pays demandent aussi "que le Conseil de l'UE prenne les mesures adéquates au cas où il serait conclu qu'Israël ne respecte pas les engagements auxquels il a souscrits".
A Bruxelles, une porte-parole de la Commission, Arianna Podesta, a confirmé que l'organe exécutif de l'UE avait bien reçu la missive.
"Nous l'avons reçue ce matin, il y a quelques minutes", a-t-elle dit lors d'un point de presse, ajoutant que la Commission allait "l'étudier". "De toute évidence, nous n'avons rien à ajouter pour l'instant", a-t-elle conclu.
"Respecter le droit international"
Une autre porte-parole de l'UE, Nabila Massrali, a indiqué que la Commission "(exhortait) toutes les parties, quand il s'agit d'Israël, à respecter le droit international". "Il doit y avoir une responsabilité pour les violations du droit international", a-t-elle déclaré.
Mettant en avant "l'importance d'assurer la protection permanente des civils en conformité avec le droit humanitaire international", Mme Massrali a souligné que l'UE transmettait ce message "de manière bilatérale dans ses contacts avec les autorités israéliennes".
Elle a toutefois indiqué ne pas pouvoir faire de commentaires sur la manière dont ce thème s'inscrit dans le cadre de l'accord d'association qui unit l'UE à Israël.
Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont causé la mort de plus de 28 500 personnes, principalement des femmes et des enfants, et blessé près de 68 000 autres personnes, en plus de milliers de disparus sous les décombres, selon les bilans officiels palestiniens et onusiens.
La guerre israélienne contre Gaza a également poussé 85 % de la population du territoire vers le déplacement interne, en raison de pénuries aiguës de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % de l'infrastructure de l'enclave a été endommagée ou détruite, selon l'ONU.