Cette nuit, le Hamas a fait état de violents affrontements à Khan Younès, principale ville du sud de Gaza, et dans le centre de ce territoire assiégé avec notamment des frappes aériennes mortelles dans le secteur de Nuseirat.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, 187 personnes ont été tuées vendredi dans la bande de Gaza, portant à plus de 21 500 morts le bilan local depuis le début de la guerre.
Peu après minuit, samedi, l'armée israélienne a, elle, annoncé des frappes en Syrie, en représailles à des tirs, depuis ce pays voisin, de roquettes qui se sont abîmées dans des territoires frontaliers sous son contrôle.
Depuis le 7 octobre, la frontière entre Israël et le Liban est le théâtre quasi-quotidien d'échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah, le chef de l'armée israélienne y évoquant cette semaine une possible "expansion des combats".
"Au cours des deux derniers jours, nous avons mené une série d'opérations de grande ampleur en ciblant des sites du Hezbollah avec nos jets de combats, nos tanks et notre artillerie (...) le sud du Liban ne sera plus tel qu'il était", a déclaré vendredi soir le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari.
Le gouvernement américain a par ailleurs annoncé vendredi avoir approuvé "d'urgence" la vente à Israël d'obus de 155 mm et d'autres matériels prélevés dans les stocks de son armée, pour 147,5 millions de dollars.
106 journalistes tués
L'armée israélienne a abattu un autre journaliste à Gaza, selon des responsables locaux, ce qui porte à 106 le nombre de journalistes supprimés dans l'enclave sous blocus par les troupes d'invasion.
Le journaliste, qui travaillait pour Al Quds TV, a été tué avec des membres de sa famille lors d'une frappe aérienne israélienne sur leur maison dans le camp de Nuseirat, dans le centre de Gaza, ont indiqué des responsables de la santé et des collègues journalistes.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a déclaré la semaine dernière que les dix premières semaines de la guerre d'Israël contre Gaza ont été les plus meurtrières jamais enregistrées pour les journalistes, avec le plus grand nombre de reporters tués en une seule année dans un même lieu.
La plupart des journalistes et des professionnels des médias tués par Israël étaient Palestiniens. Le rapport du CPJ, basé aux États-Unis, se dit "particulièrement préoccupé par le fait que l'armée israélienne semble prendre pour cible les journalistes et leurs familles".
Au début du mois, une enquête de Reuters a révélé qu'un équipage de char israélien avait tué un journaliste de Reuters, Issam Abdallah, et blessé six reporters au Liban le 13 octobre en tirant deux obus en succession rapide depuis Israël alors que les journalistes filmaient des tirs d'artillerie transfrontaliers.
Israël a déjà affirmé qu'il n'avait jamais pris et ne prendrait jamais délibérément pour cible des journalistes et qu'il faisait tout son possible pour éviter les victimes civiles, mais le nombre élevé de morts suscite des inquiétudes, même parmi ses alliés les plus fidèles.
Les autorités de Gaza affirment qu'Israël tue intentionnellement des journalistes dans la bande de Gaza pour faire taire le récit palestinien, dissimuler la vérité et empêcher les nouvelles et les informations d'atteindre l'opinion publique régionale et internationale.
Vers un cessez-le-feu ?
Sur ce fond d'affrontements à Gaza et de tensions régionales, une délégation du Hamas est arrivée vendredi au Caire, selon une source proche du mouvement palestinien, pour discuter d'un plan égyptien devant aboutir à un cessez-le-feu.
Doté de trois étapes, le plan égyptien prévoit des trêves renouvelables, des libérations échelonnées d'otages et de prisonniers palestiniens et, à terme, une cessation des hostilités.
La délégation du Hamas devait transmettre "la réponse des factions palestiniennes" à ce plan, notamment à propos des modalités de libération des otages et de prisonniers, a dit à l'AFP un responsable du mouvement islamiste.
Environ 250 personnes ont été enlevées le 7 octobre lors de l'attaque du Hamas sur le sol israélien. Une trêve d'une semaine en fin novembre avait permis la libération d'une centaine d'entre elles, en échange de celle de 240 prisonniers palestiniens écroués en Israël.
Mais les efforts de médiateurs du Qatar et de l'Egypte pour renouveler cette pause dans les combats n'ont pas abouti jusqu'à présent. Et ce, alors que les familles des otages continuent de faire pression sur le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour assurer leur libération.
Selon le grand quotidien israélien Yediot Aharonot et le site américain Axios, les médiateurs du Qatar ont indiqué à Israël que le Hamas avait "accepté en principe" de reprendre les discussions pour permettre la libération de plus de 40 otages captifs à Gaza en échange de jusqu'à un mois de pause dans les combats.