Trois jours après sa prestation de serment devant le Conseil constitutionnel, Brice Oligui Nguema, le président de transition du Gabon a désigné l’économiste Raymond Ndong Sima premier ministre.
Figure bien connue de la vie politique gabonaise, il est originaire du Woleu Ntem, un des fiefs de l’opposition, dans le nord du Gabon, à la frontière camerounaise. Cet économiste de 68 ans, formé dans les universités françaises (Paris Dauphine PSL et Sorbone Paris nord), a déjà été premier ministre du président déchu, Ali Bongo Ondimba de 2012 à 2014.
Candidat pour la première fois à la présidentielle de 2016, il est arrivé en quatrième position avec moins d'un pour cent des suffrages.
Cette année, alors qu’il envisageait une autre candidature, il s’est désisté au profit d’Albert Ondo Ossa, le représentant de la plateforme Alternance 2023.
Réputé intègre et compétent, il a pris ces derniers temps, ses distances avec la plateforme Alternance 2023, du fait des dissensions internes liées à la participation à la transition.
Comme lors de la présidentielle de 2016, il a toujours soutenu qu’il voulait “remettre à plat la constitution et réformer les institutions”, une vision qui coïncide avec celle du Conseil pour la Transition et la restauration des institutions.
Hier au palais présidentiel, il a reçu des mains du président du Comité pour la transition et la restauration des institutions : la charte de la transition, le code de conduite et certainement la feuille de route du gouvernement de transition.
Un grand challenge
Dans l’immédiat, Raymond Ndong Sima doit s’atteler à former un gouvernement d’ouverture.
L’équipe devrait être “composé de gens expérimentés et de personnes à la compétence avérée”, afin de “donner à tous, des raisons d’espérer à une vie meilleure”, selon le souhait du président du Comité de transition et de restauration des institutions à son investiture.
Une fois le gouvernement en place, le Premier ministre doit travailler à l’élaboration d’une nouvelle constitution et d’un nouveau code électoral à adopter par référendum.
S'ensuivront logiquement l’organisation des élections : la présidentielle, les législatives et les locales.
Le chronogramme doit être défini de concert avec la Communauté économique des États d’Afrique centrale qui s’est dit favorable à une transition n’excédant pas un an. Le CTRI ne s'est pas encore prononcé à ce sujet.
Depuis le 30 août dernier, le général Brice Oligui Nguema est le nouveau homme fort de ce pays d’Afrique centrale après avoir mis fin aux fonctions d’Ali Bongo Ondimba qui venait à peine d’être déclaré vainqueur d’une élection.
L’ancien chef de la garde républicaine a prêté serment le 4 septembre dernier, promettant de transférer le pouvoir aux civils à l’issue d’une transition dont la durée n’est pas encore connue.