À 64 ans, Ali Bongo a été annoncé vainqueur des présidentielles qui ont eu lieu samedi dernier pour mener un troisième mandat à la tête du Gabon, avant qu’un groupe de militaires n’annonce ce 30 août un coup d’État pour "mettre fin au régime en place".
Ali Bongo a été longtemps préparé à la politique par son père Omar Bongo. Dès son retour au Gabon en 1987 après des études en France, il intègre le cabinet présidentiel où il apprend les subtilités du système politique gabonais.
De 1989 à 1991, Ali Bongo occupe le poste de ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Casimir Oye Mba. Il doit cependant démissionner au bout de deux ans à cause de son jeune âge. Selon la constitution en vigueur en 1991, il fallait avoir au moins 35 ans révolus pour exercer des fonctions ministérielles, et lui n’en avait que 32. C’est ainsi qu’il réintègre le cabinet de son père.
En février 1999, Ali Bongo est nommé ministre de la Défense en remplacement du général Idriss Ngari. À ce poste, Ali Bongo consolide son réseau d’influence et affine ses ambitions politiques.
Dans la mandature de 2001 à 2006, il est réélu député, et vice-président du Parti démocratique gabonais (PDG). L’occasion pour lui de contrôler la machine électorale de son père de plus en plus affaibli par la maladie.
Omar Bongo meurt le 08 juin 2009. C'est suite à sa mort que son fils Ali Bongo est investi comme candidat du PDG pour l’élection présidentielle du 30 août 2009 qu’il remporte.
En 2016, il se présente à l’élection présidentielle pour conquérir un deuxième mandat à la tête du Gabon. Il remporte le scrutin dans la controverse.
Affaibli par un AVC lors d’une visite en Arabie Saoudite en 2018, il s’accroche au pouvoir et brigue un troisième mandat présidentiel lors du scrutin de samedi dernier.
Si son père Omar Bongo était réputé proche de la France, tel ne fut pas le cas pour Ali Bongo. À la suite des critiques de Paris au regard de la répression qui a suivi la présidentielle de 2016 au Gabon, les relations entre le pouvoir d’Ali Bongo et la France se sont "distendues". D’où la propension du gouvernement gabonais à nouer des relations avec le monde anglo-saxon. Le Gabon est devenu membre du Commonwealth et Lee Write, le ministre des forêts, est d’origine britannique, tandis que la promotion de l’Anglais y est soutenue et Gabon 24, un média de service public, diffuse aussi des programmes en anglais.