Des frappes israéliennes nocturnes ont fait au moins 30 morts dans l'enclave palestinienne, touchant des dizaines de bâtiments d'habitation, des usines, des mosquées et des magasins, a annoncé mercredi Hamas. L'armée israélienne a indiqué que plusieurs cibles du mouvement palestinien avaient été touchées.
Israël avait annoncé mardi avoir repris en partie le contrôle de sa frontière avec la bande de Gaza, placée en état de siège. Dans le nord, l'armée israélienne a frappé la Syrie et le sud du Liban en riposte à des tirs de roquettes.
L'offensive israélienne a suscité de multiples condamnations internationales, ainsi que des inquiétudes face à l'éventualité d'un assaut terrestre sur Gaza.
Israël, qui a annoncé l'évacuation des zones frontalières, a imposé lundi un "siège total" à Gaza et suspendu l'approvisionnement en eau, en électricité et en nourriture de l'enclave palestinienne.
Le bilan des attaques en Israël est passé à plus de "1.200 morts", a annoncé mercredi matin l'armée israélienne. Plus de 2.700 personnes ont été blessées et des dizaines d'autres sont officiellement recensées comme "otages ou disparues".
Du côté palestinien, 950 personnes sont mortes et plus de 5000 ont été blessées, selon le ministère de la Santé. Le Hamas a annoncé que deux de ses hauts responsables avaient été tués par des frappes israéliennes.
L'armée israélienne a en outre indiqué mardi avoir récupéré les corps de 1.500 combattants du Hamas dans les zones voisines de Gaza.
Les forces aériennes israéliennes ont par ailleurs fait savoir mercredi que "des dizaines d'avions de combat ont récemment attaqué plus de 200 cibles dans le quartier d'Al Furkan", dans la ville de Gaza.
Samedi à l'aube, après avoir franchi la barrière frontalière qu'Israël considérait infranchissable, des centaines de combattants du Hamas s'étaient engouffrés dans des localités du sud du pays.
Lors de cette offensive terrestre, aérienne et maritime d'une ampleur sans précédent, le Hamas a tiré des milliers de roquettes.
Depuis, l'armée israélienne pilonne Gaza où s'entassent 2,3 millions d'habitants et où des rues entières sont transformées en champs de ruines.
Israël a mobilisé 300.000 réservistes et déployé des dizaines de milliers de soldats autour de Gaza, ainsi qu'à sa frontière avec le Liban.
Endossant sans réserve le rôle de premier soutien d'Israël, le président américain Joe Biden a promis mardi qu'il aiderait Israël à se défendre face au "mal à l'état pur".
Le Hamas a dénoncé des propos "incendiaires", jugeant que le président américain tentait de "dissimuler les crimes d'Israël".
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est attendu en Israël jeudi.
Les hôpitaux débordés
Dans les hôpitaux de la bande Gaza, la situation est catastrophique. L'hôpital Al-Chifa de la ville de Gaza déborde de blessés. "Certains meurent bien avant" d'avoir pu être soignés, raconte un médecin.
L'ONU a affirmé que le siège total de la bande de Gaza, où plus de 263.000 personnes ont déjà été déplacées par la guerre, était "interdit" par le droit international humanitaire.
Face à l'offensive, dans un pays marqué par de profondes fractures, Benjamin Netanyahu a appelé lundi "les dirigeants de l'opposition à former immédiatement un gouvernement d'union nationale".
L'attaque du Hamas a été lancée 50 ans et un jour après la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël par surprise et fait 2.600 morts côté israélien en trois semaines.
Les Brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, ont annoncé avoir déclenché cette offensive pour "mettre fin aux crimes de l'occupation".