Foot: la famille Peugeot à la rescousse du FC Sochaux (Others)

Fondé en 1928, le club a été un modèle de stabilité durant près de 90 ans quand il était détenu par la famille Peugeot. Mais en huit ans, ses propriétaires chinois l'ont poussé au bord du dépôt de bilan.

L'actuel propriétaire, le consortium Nenking, spécialiste de l'immobilier qui ne souhaite plus investir dans le club franc-comtois, a indiqué être prêt à s'en séparer contre 12 millions d'euros.

Le club, 9e de Ligue 2 à l'issue du dernier exercice, a pour le moment été rétrogradé en National par la DNCG. Mais s'il devait déposer le bilan, il pourrait retomber jusqu'en National 3, où il perdrait son statut professionnel et son centre de formation qui a sorti nombre de joueurs majeurs et d'internationaux français ces dernières décennies.

La situation du club a créé un vif émoi dans la région, où le passage sous pavillon chinois avait été accueilli avec beaucoup de circonspection en 2015.

Bouée de sauvetage

La seule bouée de sauvetage qui semble encore s'offrir au FCSM serait un rachat par Romain Peugeot et un groupe d'investisseurs, qui sont en train de tenter de réunir la somme demandée par Nenking.

Selon le journal L'Equipe, M. Peugeot, financier âgé de 33 ans installé à Londres, aurait déposé une offre ferme de rachat au groupe chinois.

"Je ne souhaite pas commenter cette information", a toutefois déclaré Romain Peugeot, joint par l'AFP.

Celui-ci peut en tout cas compter sur le soutien de la communauté d'agglomération du Grand Belfort, qui a annoncé son intention d'injecter un million d'euros dans son projet de reprise.

"On s'est eu au téléphone (avec Romain Peugeot) ce matin", a confirmé vendredi Damien Meslot, président (LR) du Grand Belfort. La collectivité doit faire partir dans la journée "une lettre d'intention" confirmant un engagement "à hauteur d'un million d'euros", sous la forme d'une subvention.

"Un certain nombre d'offres de reprises ont disparu les unes après les autres", a encore commenté Damien Meslot. "La plus sérieuse est celle de Romain Peugeot, l'arrière-petit-fils du fondateur".

"Histoire régionale"

Celui-ci a déjà créé une société pour porter la reprise et une société coopérative d'intéressement collectif (Scic) est en projet, selon l'élu.

La subvention du Grand Belfort pourrait se transformer ensuite en prise de participation.

En revanche, Damien Meslot précise qu'en cas de succès de cette reprise, la collectivité n'interviendra pas tous les ans. Et elle ne souhaite pas s'impliquer dans la gestion sportive. "On aura un regard sur la gestion financière", a-t-il toutefois prévenu.

Damien Meslot ne veut pas laisser "disparaître" un club "historique". Le FCSM est un élément "d'attractivité du pôle métropolitain" et "une partie de l'histoire régionale".

Romain Peugeot "a six à sept millions d'euros autour de lui", a affirmé Damien Meslot, et il cherche toujours des investisseurs pour rassembler la somme nécessaire au rachat du club.

Des entrepreneurs locaux sont présents. Si le propriétaire chinois accepte de vendre, il faudra ensuite convaincre les autorités financières du football français de la viabilité du projet. Il y a "urgence", a insisté Damien Meslot.

En effet, selon L'Equipe, le club a jusqu'au 28 juillet pour saisir le Comité national olympique et sportif (CNOSF) et tenter de sauver sa place en L2.

"J'appelle les autres collectivités territoriales à venir à nos côtés et à s'engager", a ajouté M. Meslot, évoquant Pays de Montbéliard Agglomération (PMA), le Conseil régional Bourgogne-Franche-Comté et les Conseils départementaux du Doubs et du Territoire de Belfort.

Des contacts ont été noués entre PMA et Romain Peugeot, confirme à l'AFP une source interne à la collectivité.

Sochaux est un des fondateurs du premier Championnat de France professionnel, en 1932-1933. Les Lionceaux ont été champions de France à deux reprises (1935, 1938) et ont remporté la Coupe de France deux fois (1937, 2007), ainsi que la Coupe de la Ligue (2004).

AFP