Et pour cause, l’enseigne E.Leclerc a décidé de lancer, du 28 au 30 juillet, une opération de vente de ses carburants à prix coûtant. Le gazole est ainsi passé de 1,87€/Litre jeudi matin à 1,74€/Litre samedi soir.
Autant dire qu’à l’heure où le prix des hydrocarbures atteint des sommets et pèse de plus en plus lourd dans le budget des ménages, cette opération promotionnelle est venue soulager nombre de familles.
« Je suis venue en milieu d’après-midi mais la queue était tellement énorme que je me suis résignée à partir pour revenir tard dans la nuit quand il y aurait moins de monde » confie à l’Agence Anadolu, Mélanie, salariée d’un cabinet dentaire.
Elle explique devoir « compter chaque euro pour essayer de joindre les deux bouts » et souligne que « les prix ont beaucoup augmenté, y compris sur les produits de première nécessité ».
« L’huile, le beurre, la farine : tout a augmenté et ça commence à beaucoup peser sur nos épaules » souffle cette mère de quatre enfants qui doit prévoir, fin août « les achats de la rentrée scolaire ».
Elle assure avoir initialement projeté de se rendre en Espagne pour la pause estivale avec ses enfants mais avoir préféré partir dans le Var, a seulement trois quarts d’heure de Nice pour limiter les frais liés au trajet « qui représentent un gros budget dans l’enveloppe des vacances ».
Mais la jeune femme est loin d’être la seule à mettre une croix sur ses projets habituels puisque selon une étude menée en juillet par l’Union nationale des associations de tourisme et de plein air, 39% des Français ne partiront pas en vacances.
Un sondage d’Opinion way, publié en juin, montre même que 8% des Français y renoncent en raison de la baisse de leur pouvoir d’achat provoquée par l’inflation.
Un Français sur deux va ainsi limiter le coût des vacances en choisissant d’être hébergé chez de la famille ou des proches, tandis que 60% d’entre eux, reconnaissent avoir modifié leurs plans pour respecter le budget fixé.
Selon Sandra Hoibian, directrice générale du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), interrogée par France Info « les vacances constituent la première variable d'ajustement en temps de crise, avec un frein au départ qui est d'abord le motif financier ».
« On peut supposer qu'il y aura des départs plus proches de chez soi, pour moins longtemps et pour moins cher, et que les Français limiteront le nombre d'endroits où ils iront en vacances, afin de réduire leurs déplacements » estime-t-elle.
Pour cette spécialiste des questions liées au tourisme, il faudra néanmoins attendre la fin de l’été pour avoir des données consolidées et connaître exactement les détails des changements d’habitudes des français.
« Pour la CGT, le droit au repos, et d’une manière plus large le droit aux vacances, constitue un droit fondamental. Ce droit a d’ailleurs été reconnu dans la loi de lutte contre les exclusions de 1998. Pour rendre le droit aux vacances accessible à tous, la CGT exige des augmentations de salaires et des pensions » écrit le syndicat sur son site internet, revendiquant « des moyens financiers supplémentaires (…) afin d’aider au départ en vacances ».