Le Hezbollah promet de continuer à soutenir Gaza / Photo: Reuters (Reuters)

Le Hezbollah libanais a promis mercredi de poursuivre ses opérations de soutien au Hamas palestinien, malgré la vague meurtrière d'explosions de bipeurs qui l'a visé mardi et qu'il impute à Israël.

Le Hezbollah a déclaré dans un communiqué publié sur Telegram qu'il “poursuivrait, comme ces derniers jours, ses opérations bénies de soutien à Gaza”.

Les explosions simultanées à travers le Liban de ces bipeurs utilisés par le mouvement a fait neuf morts et près de 2.800 blessés, dont des centaines de membres du Hezbollah, selon le ministère de la Santé. Le Hezbollah a accusé Israël d'être "entièrement responsable", prévenant qu'il allait "recevoir son juste châtiment".

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui n'a pas été blessé dans les explosions, selon une source proche du mouvement, doit s'exprimer jeudi à 17H00 (14H00 GMT) sur ces événements.

Depuis le début de la guerre, la frontière libano-israélienne est le théâtre d'échanges de tirs presque quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah, poussant des dizaines de milliers de civils de part et d'autre à fuir la région.

"Escalade extrêmement inquiétante"

Les Etats-Unis, premier allié d'Israël, n'étaient "pas au courant" à l'avance des explosions, a affirmé le département d'Etat, en exhortant l'Iran à éviter tout acte qui aggraverait les tensions dans la région.

Cette série d'explosions marque une "escalade extrêmement inquiétante", a affirmé l'ONU.

"Les développements d'aujourd'hui marquent une escalade extrêmement inquiétante dans un contexte déjà (...) volatil", a déploré Jeanine Hennis-Plasschaert, coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, dans un communiqué. Elle a exhorté "toutes les parties concernées à s'abstenir de toute nouvelle action (...) qui pourrait déclencher une conflagration plus large".

Pour le moment, Israël n'a pas fait de commentaires au sujet de ces explosions.

L’Iran a accusé de son côté Israël d’avoir commis une "tuerie de masse", selon un communiqué du ministère des affaires étrangères.

"Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a fermement condamné comme une tuerie de masse l'acte terroriste du régime sioniste au Liban, visant les citoyens libanais", affirme le texte.

Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a pour sa part exprimé ses condoléances au peuple libanais, à la suite des pertes en vies humaines.

L'eurodéputé belge Marc Botenga a appelé les pays de l'Union européenne (UE) à condamner les attaques organisées au Liban en les qualifiant d'"attaques terroristes".

"Pourquoi nos gouvernements ne condamnent-ils pas l'explosion de bipeurs dans les supermarchés et les espaces publics (également utilisés par les médecins et les infirmières), qui a tué une fillette de 10 ans et blessé des milliers de personnes, comme un attentat terroriste ?" a-t-il écrit sur X.

Solidarité de l’Egypte, l’Iran, la Jordanie et la Palestine

L'Égypte, l'Irak, la Jordanie et la Palestine ont exprimé leur solidarité avec le Liban. Selon l'agence officielle libanaise NNA, le ministre égyptien des affaires étrangères Bedr Abdulati a exprimé sa solidarité avec le Liban lors d'une conversation téléphonique avec son homologue libanais, Abdullah Buhabib.

A Bagdad, le porte-parole du gouvernement irakien, Basim al-Awadi, a déclaré que le gouvernement irakien suivait de près l'évolution dangereuse de la situation au Liban, tandis que le ministre jordanien des affaires étrangères, Ayman al-Safedi, a informé le premier ministre libanais, Najib Mikati, que le roi Abdallah II avait demandé à son pays de fournir toute l'assistance médicale nécessaire pour soigner les Libanais blessés dans ces explosions.

M. Safedi a souligné que la Jordanie défendait la sécurité, la souveraineté et la stabilité du Liban et qu'elle était solidaire du Liban et de son peuple.

L'ambassadeur palestinien à Beyrouth, Ashraf Debbur, a déclaré aux journalistes que tous les hôpitaux palestiniens au Liban avaient été ouverts et que le personnel soignant avait été mobilisé pour traiter les blessés.

Blinken au Caire pour les négociations

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est rendu au Caire mercredi pour une visite éclair auprès de l'allié égyptien sur fond d'insaisissable cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, en guerre depuis bientôt un an dans la bande de Gaza.

Arrivé à l'aube dans la capitale égyptienne, M. Blinken s'est entretenu dans la matinée avec le chef de l'Etat, Abdel Fattah al-Sissi, au palais présidentiel.

Le chef de la diplomatie américaine doit ensuite coprésider une réunion du "dialogue stratégique" entre les Etats-Unis et l'Egypte, selon le département d'Etat.

Il doit également tenir une conférence de presse avec son homologue Badr Abdelatty.

Agences