L'Observatoire Euro-Med des Droits de l'Homme a exprimé dimanche sa “profonde inquiétude” face à la proposition du président américain Donald Trump de réinstaller les Gazaouis en Jordanie et en Égypte, appelant à des réactions régionales et internationales pour s'y opposer.
Trump qui a décrit Gaza comme un “site de démolition”, a déclaré samedi qu’il faudrait “nettoyer” l'enclave palestinienne et réinstaller les Palestiniens en Jordanie et en Égypte.
L'organisation, basée à Genève, s’est dite profondément inquiète par les remarques du nouveau président américain.
“Les Palestiniens, qui souffrent déjà des effets dévastateurs des tentatives d'Israël de les anéantir, ne devraient pas avoir à payer un prix supplémentaire pour ce génocide en étant déplacés de force hors de leur patrie”, a déclaré l’organisation dans un communiqué.
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Israël, en tant que puissance occupante, est la seule entité qui doit assumer la responsabilité morale et légale des crimes commis dans la bande de Gaza, “payer des dédommagements aux Palestiniens et reconstruire la bande le plus rapidement possible”.
Rappelant que la quatrième Convention de Genève interdit expressément le déplacement forcé des populations sous occupation, le groupe a souligné que tout projet en ce sens constituerait une “violation flagrante de cet accord”.
“La facilitation de ces plans violerait également le droit inaliénable du peuple palestinien à rester sur sa terre et dans sa patrie, un droit protégé par le droit international, et constituerait des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre”, a-t-il ajouté.
Une réaction régionale et mondiale s’impose
L’observatoire a souligné la nécessité d’une prise de position régionale et mondiale s’opposant à la proposition de Trump d’expulser les habitants de la bande de Gaza.
La communauté internationale a été sollicitée pour assurer le plein respect des principes du droit international et l’adoption de solutions qui respectent les droits des Palestiniens.
La proposition de Trump intervient une semaine après l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu à Gaza le 19 janvier, qui suspend la guerre génocidaire d’Israël ayant tué plus de 47 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, et blessé plus de 111 000 personnes depuis le 7 octobre 2023.
L’offensive israélienne a causé l’une des pires catastrophes humanitaires mondiales jamais observées, avec plus de 11 000 disparus, des destructions généralisées et une crise humanitaire qui a coûté la vie à de nombreuses personnes âgées et à des enfants. .
La Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt en novembre dernier contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël fait également face à une affaire de génocide devant la Cour internationale de justice pour sa guerre contre l’enclave.