À 9h00, ce chiffre était de 994 interpellations, dont 88 pour la ville de Marseille, où des renforts ont été envoyés après que la situation s’est très fortement dégradée pendant la soirée.
Quatre policiers ont été blessés légèrement et un important incendie, "lié aux émeutes" selon une source policière, a éclaté dans un supermarché.
Dans les airs, l'hélicoptère de surveillance de la gendarmerie survole la ville, relayé par un avion de la police.
"À Marseille, les scènes de pillages et de violence sont inacceptables. Je condamne avec une totale fermeté ces actes de vandalisme et demande à l'État l'envoi immédiat de forces de maintien de l'ordre supplémentaires", tweete le maire de gauche Benoît Payan dans la nuit.
À l’heure de l’actualisation de ce nouveau bilan, de nombreuses villes restent le théâtre de scènes de saccage, de violences et d’incendies, comme à Lyon, Lille, Paris et en banlieue.
Après une nuit précédente marquée par des violences, les appels au calme s'étaient pourtant multipliés et la préfecture de police avait interdit la manifestation prévue en mémoire de Nahel, 17 ans, tué par le tir d'un policier lors d'un contrôle en début de semaine à Nanterre, à l'ouest de Paris. Les transports en commun avaient été arrêtés dès 19H00 (17H00 GMT).
Pour cette nuit de vendredi à samedi, un dispositif exceptionnel a été déployé à travers le pays avec 45 000 policiers et gendarmes mobilisés.
Alors que les deux nuits précédentes ont déjà été difficiles, particulièrement en Île-de-France, la situation est devenue complètement anarchique dans de nombreux secteurs, en région parisienne mais aussi en province.
Partout, des magasins ont été saccagés et pillés, du mobilier urbain détruit, et des bâtiments publics comme privés ont été brûlés, avec également des commissariats attaqués comme à Paris, en réaction à la mort du jeune Nahel, tué mardi à Nanterre (Hauts-de-Seine) par un policier.
Alors que l’ensemble des unités d’élite sont déjà sur le terrain, le ministère de l’Intérieur a pris la décision, avec l’accord de la Première ministre Élisabeth Borne, de solliciter des moyens supplémentaires, comme 4 "Centaure" mais également 14 antiques VBRG (Véhicule blindé à roues de la gendarmerie).
Ces véhicules sont destinés aux situations de crise mais ont également un effet dissuasif de par leur structure particulièrement imposante.
La BRI (Brigade de recherche et d’intervention), le GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale), et le Raid (unité d’élite), seront sur le terrain comme c’était déjà le cas jeudi soir.
Le gouvernement n’a pas encore pris de mesure de restriction malgré les demandes de la droite d’instaurer l’état d’urgence, mais la situation est réévaluée au fil des événements.
Macron reporte sa visite en Allemagne
Le président français Emmanuel Macron a pris la décision de reporter sa visite d’Etat prévue de dimanche à mardi en Allemagne "compte tenu de la situation intérieure" a fait savoir l‘Élysée.
Dans un communiqué de presse, la présidence indique donc que cette importante visite est reportée à une date ultérieure.
"Compte tenu de la situation intérieure, le Président de la République a indiqué qu'il souhaitait pouvoir rester en France ces prochains jours. Les deux présidents sont donc convenus de reporter la visite en Allemagne à une date ultérieure" indique l’Elysée.
Cette décision intervient alors que la France est en proie, depuis quatre nuits à une révolte nationale de ses quartiers populaires qui s’embrasent après la mort de Nahel, 17 ans, abattu par un policier à Nanterre.