"La sincérité du scrutin est mise en cause par l’impossibilité de respecter certaines dispositions législatives dans un délai si court", estime un ancien haut-fonctionnaire du ministère de l'Intérieur qui a déposé le recours, selon Le Figaro.
Cette offensive juridique pourrait donc mener à l’annulation ou au report du scrutin, commente le quotidien français.
L’Association des Maires de France (AMF) a estimé, lundi, au lendemain de la dissolution de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, que le délai est trop court pour permettre aux municipalités d’organiser dans les meilleures conditions des législatives anticipées le 30 juin.
"La décision soudaine du Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer les électeurs dans un délai inédit dans l’histoire de la République suscite une réelle inquiétude chez de nombreux maires sur la capacité des communes à organiser ces deux scrutins dans des conditions satisfaisantes", a expliqué l’AMF dans un communiqué.
L'organisation matérielle des élections le 30 juin et le 7 juillet représente "une charge importante pour les communes", a rappelé l'association.
Le président français a annoncé, dimanche soir, la dissolution de l'Assemblée nationale, après les résultats des élections européennes. Les Français seront donc appelés aux urnes le 30 juin (premier tour) et le 7 juillet (second tour) pour des législatives anticipées.
Selon un sondage Harris Interactive-Toluna paru lundi, le Rassemblement national (RN), le parti d'extrême droite grand vainqueur des élections européennes dimanche en France, est crédité de 34% d'intentions de vote pour le premier tour le 30 juin. Ce qui lui permettrait, selon l'institut, d'obtenir une majorité relative à l'Assemblée nationale lors du second tour une semaine plus tard, avec 235 à 265 députés sur 577.
Les macronistes, avec 19%, ne pourraient tabler que sur 125 à 155 sièges.
Le Rassemblement national (RN) est arrivé largement en tête du scrutin européen avec 31,47% des voix, suivi, loin derrière, par la candidate macroniste Valérie Hayer, qui a collecté 14,56% des voix, selon les résultats définitifs annoncés lundi en fin d'après-midi par le ministère de l'Intérieur.
Ce séisme politique remet la France en campagne électorale.En Europe, les partis nationalistes eurosceptiques ont réalisé une percée lors de ce scrutin, ce qui suscite une incertitude accrue sur l'orientation politique future de l'Union européenne.