Des milliers de Palestiniens ont fui la ville de Gaza / Photo: AA (AA)

Dix mois après le début de la guerre dans la bande de Gaza, de nouvelles discussions en vue d'une trêve doivent commencer cette semaine au Qatar et en Egypte, deux des trois pays médiateurs avec les Etats-Unis.

Dans le nord de l’enclave palestinienne, les chars israéliens ont pris d'assaut, lundi, plusieurs quartiers de la ville de Gaza, appuyés par des frappes aériennes et des drones.

A pied ou en charrette, des milliers d'habitants ont fui, selon des témoins et la Défense civile, jetés une nouvelle fois sur les chemins poussiéreux, sous le bourdonnement incessant des drones.

Une source médicale à l'hôpital Al-Awda de Nouseirat a indiqué à l'AFP que son établissement avait reçu plusieurs blessés à la suite d'une attaque à l'entrée d'une école de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) des environs.

"Vivre dans les ruines"

Pour la troisième fois depuis le 27 juin, l'armée a émis des appels à évacuer, qui concernent désormais des quartiers du centre de la ville après celui de Choujaïya, dans l'est, et ses environs.

L'armée a annoncé, lundi, avoir "débuté une opération antiterroriste" à Gaza-ville, notamment autour de bâtiments de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.

"Où va-t-on?", s'interrogeait Abdullah Khammash, un des habitants. "A trois heures du matin, nous sommes partis, nous avons dormi dans la rue. Maintenant nous allons retourner vivre dans les ruines", a-t-il raconté.

Selon la branche armée du Hamas, les combats en cours sont "les plus intenses depuis des mois".

La Défense civile a indiqué avoir reçu des informations sur "des dizaines" de morts et blessés, sans pouvoir atteindre les quartiers visés en raison de l'intensité des tirs.

Dans le sud du territoire, où la population a aussi été appelée ces derniers jours à évacuer de vastes secteurs, l'armée a indiqué avoir "éliminé plus de 30 terroristes" à Rafah et frappé des sites de lancement de roquettes à Khan Yunis.

Pour rappel, les soldats israéliens avaient lancé le 7 mai une offensive terrestre sur Rafah, à la frontière égyptienne, alors présentée comme la dernière étape de la guerre contre le Hamas. Mais les combats ont repris depuis dans des régions qu'elle avait affirmé contrôler, notamment dans le nord.

Une partie des civils déplacés prend la direction de Deir el-Balah, dans le centre du territoire, où la situation humanitaire s'aggrave, a averti, lundi, Maysa Saleh, de l'ONG Norwegian refugee council, rentrant d'une mission sur place.

"La première question qui se pose chaque matin est la même, 'qu'allons-nous manger aujourd'hui?'. Pendant mon séjour à Deir el-Balah, je n'ai rien vu qui ressemble à de l'aide. Elle est presque inexistante", a témoigné cette responsable humanitaire.

"Nouveaux obstacles"

Après des mois de négociations indirectes restées vaines, un nouveau cycle de discussions en vue d'un cessez-le-feu associé à des libérations d'otages doit commencer "très probablement" mercredi à Doha avec la participation des trois pays médiateurs, a annoncé, lundi, une source palestinienne.

Les chefs de la CIA et des services de renseignement israélien, William Burns et David Barnea, sont attendus, mercredi, à Doha pour rencontrer le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, selon une source proche des négociations.

D'après un média égyptien, des délégations israélienne et américaine sont également attendues au Caire.

Un haut responsable du Hamas a affirmé, dimanche, que son mouvement n'exigeait plus un cessez-le-feu permanent avant de lancer les négociations sur une libération d'otages.

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé de son côté que "tout accord permettrait à Israël de se battre jusqu'à ce que tous les objectifs de la guerre soient atteints", à savoir la destruction du Hamas et la libération de tous les otages.

Le Hamas a accusé, lundi, Benjamin Netanyahu d'entraver les négociations et de "dresser de nouveaux obstacles".

Son chef politique, Ismaïl Haniyeh, a averti les médiateurs que "les massacres, les meurtres, les déplacements" commis dans la ville de Gaza et les "conséquences catastrophiques" des événements en cours pourraient "ramener les négociations à la case départ", selon un communiqué du mouvement.

Agences