Le Royaume met les petits plats dans les grands pour accueillir, conjointement avec l’Espagne et le Portugal, le plus grand rendez-vous footballistique de la planète. La co-organisation de la Coupe du monde FIFA 2030, annoncée en 2023, a été accueillie par des scènes de liesse partout au Maroc, le pays ayant candidaté à six reprises pour abriter ce grand événement.
Et pour réussir cette organisation qui marquera un véritable momentum pour ce pays émergent, les autorités du pays se sont mobilisées tous azimuts pour accélérer les chantiers déjà initiés il y a quelques années et lancer, dans la foulée, plusieurs grands projets structurants.
“Le Maroc a la capacité d’organiser un tel événement d’envergure. Cette annonce coïncide par ailleurs avec la mise en œuvre du Nouveau Modèle de Développement qui prévoit une enveloppe comprise entre 35 et 40 milliards de dirhams par an (1 euro= 10,79)”, affirme à TRT français l’économiste Mohamed Charki.
Pour l’économiste le pays “s’est déjà engagé dans un rythme de développement soutenu. Maintenant, il s’agira de renforcer certains chantiers et les adapter aux normes de la FIFA comme la rénovation de stades qui coûtera plusieurs milliards de dirhams”.
Rien que pour la Coupe du monde, le Maroc devra ainsi miser pas moins de 50 milliards de dirhams en investissements, répartis notamment entre les infrastructures télécoms et sportives, le transport aérien, les services de base au niveau des villes qui accueilleront cette manifestation et l’accélération de la mise en chantier de la ligne à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech qui nécessitera, à elle seule, la bagatelle de 40 milliards de dirhams.
La préparation à la Coupe du monde devrait donner ainsi une impulsion sans précédent à l’économie marocaine, l’inscrivant dans un nouveau palier de croissance et de dynamisme qui bénéficiera à tous les secteurs économiques avec, à leur tête, celui du Bâtiment et travaux publics (BTP) et la construction qui accaparera 40% du budget total d’investissement. Durant la compétition, l’impact sera considérable et touchera plusieurs secteurs comme le transport aérien, le tourisme, l’hôtellerie, l’industrie agroalimentaire, le divertissement, l’artisanat et la restauration, énumère l’économiste Mohamed Charki.
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Selon la société de bourse marocaine Valoris Securities, la Coupe du monde va injecter près de 12 milliards de dirhams à l’économie nationale grâce aux matchs prévus dans le pays. De même, les recettes touristiques devraient atteindre un record de 120 milliards de dirhams en 2030. En tout, ce sont entre 1 et 2,5 points de base que devrait gagner le Produit intérieur brut (PIB) marocain grâce à la Coupe du monde, selon les spécialistes de Valoris Securities. Une aubaine pour le développement socio-économique du pays si l’on sait que pour chaque point, l’économie crée entre 50.000 et 60.000 emplois. Une bouffée d’oxygène pour ce pays qui a vu son taux de chômage atteindre un pic historique à près de 13% en 2023, notamment en raison des conséquences de la sécheresse, de l’inflation et des répercussions économiques de la crise sanitaire du Covid-19.