L'Union européenne a appelé mercredi "à des processus démocratiques plus inclusifs et transparents" en Centrafrique où une nouvelle constitution approuvée par référendum permet au président Faustin Archange Touadéra de briguer un troisième mandat en 2025.
La Cour constitutionnelle en Centrafrique a validé lundi un projet de nouvelle constitution, approuvé fin juillet par référendum à plus de 95% dans ce pays comptant parmi les plus pauvres au monde et dont certaines parties sont encore confrontées à des violences qui perdurent depuis le début d'une guerre civile de 2013.
Une nouvelle constitution qui prévoit une élection du Président de la République “au suffrage universel direct au scrutin secret, majoritaire à 2 tours, pour un mandat de 7 ans renouvelables”. Le quinquennat présidentiel, renouvelable une seule fois, est ainsi remplacé par un septennat sans limitation du nombre de mandats.
Le nouveau texte prévoit de plus l’exclusion des citoyens ayant la double nationalité de la course à la magistrature suprême mais aussi la possibilité de dissoudre le parlement.
Avec les résultats de ce référendum constitutionnel, le président Faustin-Archange Touadéra obtient la possibilité de briguer un troisième mandat.
Un changement controversé par l'opposition, qui dénonce que le président Touadéra veut rester "président à vie".
"L'UE prend note des résultats du référendum constitutionnel en Centrafrique", a écrit sur X (ex-Twitter) Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell qui a exprimé les "préoccupations" de l'Union "face à la polarisation continue du contexte politique".
"L'UE appelle à des processus démocratiques plus inclusifs et transparents" en Centrafrique, a-t-il ajouté.
Mardi soir, les Etats-Unis ont fait part de leurs "profondes réserves" à propos du taux de participation au référendum et appelé les autorités centrafricaines à annoncer une date pour la tenue de nouvelles élections.
Mais aussi, dans un communiqué publié le 16 juin par le Bureau de la coordination des affaires humanitaire de l’ONU (ocha), un expert onusien avait averti que le référendum constitutionnel en République centrafricaine présente de potentiels risques pour les droits de l’homme.
Les principaux partis de l'opposition et organisations de la société civile avaient appelé à boycotter le référendum, tout comme les groupes armés rebelles qui continuent de combattre, dans certaines provinces, l'armée épaulée par les mercenaires du groupe Wagner.
Élu en 2016, le président Faustin Archange Touadéra avait été réélu en 2020 dans un scrutin très contesté auquel deux électeurs inscrits sur trois n'avaient pas pu prendre part en raison notamment des violences.
De son côté le Président Touadéra affirme que le projet de nouvelle constitution est un acte majeur dans le processus de refondation de la République Centrafricaine.
Les yeux sont désormais tournés vers le président Touadéra qui doit promulguer la nouvelle loi fondamentale dans les prochains jours.