Les gouvernements de l’Union européenne (UE) ont l’obligation d'exécuter les mandats d'arrêts émis par la Cour pénale internationale contre deux dirigeants israéliens et un commandant du Hamas, a déclaré, samedi, le chef de la politique étrangère de l’UE.
En effet, la CPI a émis, jeudi, des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef militaire du Hamas Ibrahim Al-Masri, pour crimes présumés contre l’humanité.
Tous les États membres de l’UE sont signataires du traité fondateur de la CPI, appelé Statut de Rome.
Plusieurs États de l’UE ont déclaré qu’ils respecteront leurs engagements en vertu du statut si nécessaire, mais le Premier ministre hongrois Viktor Orban a invité Netanyahu à visiter son pays, lui assurant qu’il ne courrait aucun risque s’il le faisait.
“Les États signataires de la Convention de Rome sont tenus d’appliquer la décision de la Cour. Ce n’est pas facultatif“, a déclaré Josep Borrell, lors d’une visite à Chypre pour un atelier de militants pacifistes israéliens et palestiniens.
Ces mêmes obligations sont également contraignantes pour les pays aspirant à rejoindre l’UE, a-t-il rappelé.
“Ce serait très drôle que les nouveaux arrivants aient une obligation que les membres actuels ne remplissent pas“, a-t-il déclaré à Reuters.
Les États-Unis contre la décision de la CPI
Les États-Unis ont rejeté la décision de la CPI et Israël a déclaré que la décision de la CPI était antisémite.
“Chaque fois que quelqu’un n’est pas d’accord avec la politique d’un gouvernement israélien, il est accusé d’antisémitisme”, a déploré Borrell, dont le mandat de chef de la politique étrangère de l’UE se termine ce mois-ci.
“J’ai le droit de critiquer les décisions du gouvernement israélien, que ce soit M. Netanyahu ou quelqu’un d’autre, sans être accusé d’antisémitisme. Ce n’est pas acceptable. Ça suffit”, a lancé M. Borrell.
Dans ce contexte, il convient de rappeler que la campagne militaire israélienne de 13 mois à Gaza a tué environ 44 000 Palestiniens et déplacé la quasi-totalité de la population de l’enclave tout en créant une crise humanitaire, ont déclaré des responsables de Gaza.
Les juges de la CPI ont déclaré qu’il y avait des motifs raisonnables de croire que Netanyahu et Gallant étaient pénalement responsables d’actes tels que le meurtre, la persécution et la famine en tant qu’arme de guerre dans le cadre d’une “attaque généralisée et systématique contre la population civile de Gaza”.