Au Bangladesh, l'armée contrôle les points sensibles de la capitale et promet la formation d'un "gouvernement intérimaire", en l'absence de la Première ministre démissionnaire et en fuite... / Photo: AFP (AFP)

S'appuyant sur un pupitre, secondé par deux officiers supérieurs, le général, vêtu en treillis militaire, a déclaré qu'il s'entretiendrait avec le président Mohammad Shahabuddin et qu’il était déjà en entré en contact avec les principaux partis d'opposition et des membres de la société civile, mais pas avec la Ligue Awami dirigée par Sheikh Hasina.

"Le pays a beaucoup souffert, l'économie a été touchée, de nombreuses personnes ont été tuées, il est temps de mettre fin à la violence", a-t-il affirmé.

"Si la situation s'améliore, il n'y a pas lieu de recourir à l'état d'urgence", a-t-il ajouté tout en promettant des actions en justice contre les auteurs de tous les meurtres commis au tout au long des semaines de manifestations meurtrières.

"Maintenant, la tâche des étudiants est de rester calmes et de nous aider", a-t-il également dit.

Le général Waker-Uz-Zaman avait été nommé chef d'état-major des armées par le gouvernement bangladais fin juin, quelques jours avant l'éclatement du mouvement de contestation.

Démission de la Première ministre

La déclaration du chef d'état-major intervient après la démission ce lundi de la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina.

Depuis juillet, elle était confrontée à des manifestations massives qui ont commencé par des rassemblements contre les quotas d'emploi dans la fonction publique, puis se sont transformées en une crise parmi les plus graves de ses 15 années de mandat, avec les opposants qui ont exigé sa démission.

Lundi, la foule a pris d'assaut le palais de la Première ministre qui a pris la fuite en hélicoptère, quittant la capitale Dacca pour se mettre en "lieu sûr" selon son entourage, tandis que le chef de l'armée annonçait à la télévision la prochaine formation d'un "gouvernement intérimaire".

La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a démissionné et fui la capitale en hélicoptère …/ "AFP PHOTO /Bangladesh Prime Minister's Office" (AFP)

La dirigeante de 76 ans, à l'histoire personnelle indissociable des remous du pays, avait remporté en janvier un cinquième mandat lors d'une élection controversée boycottée par l'opposition.

Ses détracteurs accusaient son gouvernement d'une multitude de violations des droits de l'Homme, y compris le meurtre d'opposants.

Le Bangladesh a enregistré une croissance annuelle de plus de 6% en moyenne depuis 2009 et a dépassé l'Inde en revenu par habitant en 2021, malgré la persistance de fortes inégalités. Près de 95% de la population a désormais accès au réseau d'électricité.

Avec un nouveau mandat, "nous transformerons l'ensemble du Bangladesh en un pays développé et prospère", avait promis Sheikh Hasina fin 2023. Toutefois 18 millions de jeunes bangladais sont toujours sans emploi, selon les données du gouvernement.

La communauté internationale avait également salué l'ouverture du pays en 2017, sous sa direction, à des centaines de milliers de réfugiés rohingyas fuyant des massacres en Birmanie voisine.

TRT Français et agences