Les élections européennes ont lieu le 9 juin en France. Les Européens élisent 720 députés/ Photo: Getty Images (Getty Images)

Aujourd’hui, les partis anti-européens siègent dans deux petits groupes, Les Conservateurs et réformistes européens (CRE), qui compte le PIS (Droit et Justice) polonais et le parti Fratelli d’Italia de Meloni, et Identité et Démocratie (ID) où on retrouve le RN français, l’Alternative pour l’Allemagne (AFD) et le parti de la liberté d’Autriche (FPO).

Les deux groupes devraient gagner chacun 10 députés supplémentaires, ensemble, ils pourraient avoir environ 150 députés, ce qui constituerait un groupe important. Bernard Guetta nuance, “rien ne dit qu’ils vont être dans le même groupe, ces partis sont divisés sur des sujets importants comme la guerre en Ukraine, et même additionnés, ils ne pourront pas bloquer des textes.

La majorité au Parlement sera toujours la conjonction du Parti Populaire européen, de Renew et des Sociaux démocrates auxquels se joignent les Verts régulièrement.”

Les 720 députés européens seront élus entre le 6 et le 9 juin

En étant plus nombreux, les députés d’extrême droite obtiendront plus de commissions, de présidences de commission, “la musique du Parlement va être différente, et ce n’est pas indifférent”, conclut Bernard Guetta. L’élu européen rappelle également que le Parlement n’est pas le seul organe de décision, la Commission européenne et le Conseil européen (la réunion des 27 chefs d'État) doivent aussi se prononcer.

Lire aussi : Élections européennes: la montée en puissance du populisme

Le député libéral s’inquiète malgré tout de la montée du populisme dans la quasi-totalité des pays européens, mais pas seulement en Europe, insiste t-il : “quel est le nom de Mme le Pen à Moscou ? Poutine. Quel est le nom de Mme le Pen à Washington ? Trump. Quel est le nom de Mme le Pen à New-Dehli ? Modi. C’est un phénomène qui se développe dans le monde entier. Il y a une résurrection de ces forces à travers le monde et c’est d’autant plus inquiétant que comme l’a dit François Mitterrand devant le Parlement européen, “le nationalisme, c’est la guerre.

Le populisme, un phénomène mondial

L’union européenne a été construite justement pour empêcher le retour des nationalismes guerriers qui avait détruit l’Europe. L’UE s’est construite sur un socle de valeurs de respect de la démocratie et de liberté. L’idée était simple, faire travailler ensemble les pays européens pour qu’ils n’aient plus d’intérêt à s’affronter. Bernard Guetta ne veut pas entendre que cette résurgence des extrêmes droites c’est aussi l’échec de l’Union européenne. Or, quand Jordan Bardella, le candidat du Rassemblement national dit “notre Europe c’est celle qui avantage les agriculteurs français et les entreprises françaises”, c’est justement la négation du principe européen. L’élu Renew préfère souligner la construction de mesures européennes lorsque l’épidémie de Covid a frappé, la mise en place à l’échelle européenne d’une politique pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre.

“ Ce que je constate depuis cinq ans, c’est la fin des tabous qui pesaient sur la défense, la politique industrielle, sur la possibilité d’emprunts communs. Il y a des dangers à notre frontière à l’Est avec l’Ukraine, mais aussi avec ce qui se passe au Moyen-Orient et je constate un resserrement des liens.”

L’Union européenne se construit dans les crises, avait-on entendu dans les couloirs du Parlement européen lors de la crise du Covid et l’achat de vaccins pour tous les pays membres par Bruxelles. L’Ukraine, et la possible réélection de Donald Trump à la présidence américaine vont, sans doute, obliger les Européens à trouver une voie ensemble.

TRT Francais