On savait le PDG en fin de contrat et en délicatesse avec les actionnaires du groupe Stellantis. Son contrat se terminait dans un an et des chasseurs de têtes étaient déjà à l'œuvre pour trouver le remplaçant idéal. Son nom sera connu au premier semestre 2025.
Le groupe franco-italo-américain aux quatorze marques (Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, DS Automobiles, Fiat Automobiles, Fiat Professional, Jeep, Lancia, Maserati, Opel, Peugeot, Ram, Vauxhall) n’est pas dans le rouge. Loin de là, il affiche un bénéfice de 18,6 milliards d'euros pour 2023, en hausse de 11% sur un an mais les ventes sont notamment en baisse en Amérique du Nord (-18%).
Et Carlos Tavares a souvent été présenté comme l’homme providentiel, il a redressé le groupe il y a dix ans lors de son arrivée à sa tête et réussi la fusion de Fiat, PSA et Chrysler. Ses méthodes de gestion seraient la cause de son éviction. Il mettrait une trop grande pression sur ses équipes pour faire toujours et encore baisser les coûts.
Des doléances sont remontées auprès des actionnaires au sujet des clients mal traités dans l’affaire des airbags défectueux qui équipaient des dizaines de milliers de Citroën et DS (336 000 véhicules ont été rappelés en France) ou encore dans l’affaire des moteurs essence Puretech qui présentaient un risque d’usure et de casse prématurée pour plus de 20 modèles Citroën, Peugeot, DS, Opel et Fiat.
Une démission alors que l’automobile européenne est en crise
Était-ce le bon moment pour changer la direction du groupe ? La concurrence de la voiture électrique que les constructeurs européens ont abordée avec du retard combinée à l’arrivée sur le marché de voitures chinoises bon marché chamboulent le secteur.
À l’heure où l’Union européenne vient de mettre en place des taxes sur les importations chinoises et où Donald Trump compte faire de même, Carlos Tavares partait du principe que la baisse de forme pouvait être juste un mauvais passage.
Signe de cette crise européenne, les syndicats de Volkswagen en Allemagne ont lancé ce lundi des débrayages pour s'opposer au projet de fermeture de trois usines annoncé par la direction du groupe.