La mort a surpris beaucoup de déplacés  palestiniens dans leurs tentes. / Photo: AA (AA)

Une frappe aérienne israélienne a tué au moins 90 Palestiniens, samedi, dans une “zone humanitaire de Gaza”, selon un nouveau bilan annoncé par le ministère de la Santé de l'enclave, dans une attaque qui visait, selon Israël, le chef militaire du Hamas, Mohamed Deif.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré qu'il n'était pas clair si Deif et un autre commandant du Hamas avaient été tués. Il a, en outre, promis de continuer à cibler les dirigeants du Hamas, affirmant qu'une pression militaire accrue sur le groupe améliorerait les chances d'un accord sur les otages, même si trois jours de pourparlers de cessez-le-feu séparés ont été interrompus, samedi.

“Quoi qu'il en soit, nous parviendrons à atteindre l'ensemble des dirigeants du Hamas”, a affirmé M. Netanyahu.

Le groupe de résistance palestinien, Hamas, a nié que Deif ait été tué. Le Hamas avait auparavant déclaré que les allégations israéliennes selon lesquelles l’armée aurait ciblé des dirigeants du groupe étaient fausses et visaient à justifier l'attaque, la plus meurtrière à Gaza depuis des semaines.

Les personnes déplacées qui s'étaient réfugiées dans la zone ont déclaré que leurs tentes avaient été arrachées par la force de la frappe, décrivant des corps et des parties de corps éparpillés sur le sol.

Antonio Guterres,“choqué et attristé”

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'est dit “choqué et attristé” par les morts civiles, qui montrent que “nul endroit n'est sûr à Gaza”, et a déclaré que le droit international humanitaire doit être respecté.

L'armée israélienne a soutenu que la frappe contre Deif visait également Rafa Salama, le commandant de la brigade Khan Yunis du Hamas, les décrivant comme deux des cerveaux de l'attaque du 7 octobre.

Deif a survécu à sept tentatives d'assassinat israéliennes, la plus récente en 2021. Il figure en tête de la liste des personnes les plus recherchées d'Israël depuis des décennies.

Dans un premier temps, le ministère de la Santé de Gaza avait déclaré qu'au moins 90 Palestiniens ont été tués et 300 blessés dans la frappe ; ce qui en fait le bilan le plus meurtrier depuis des semaines dans l'enclave ravagée par le conflit.

Al-Mawasi est une “zone humanitaire” désignée vers laquelle l'armée israélienne a exhorté à plusieurs reprises les Palestiniens à se diriger après avoir émis des ordres d'évacuation dans d'autres zones.

Josep Borrell Fontelles, représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a appelé, dans un post publié sur X, à une enquête indépendante et condamné toute violation potentielle du droit international.

Hôpital plein de patients

De nombreux blessés lors de la frappe, dont des femmes et des enfants, ont été transportés à l'hôpital Nasser voisin, qui, selon les responsables, a été débordé et n'est “plus en mesure de fonctionner” en raison de l'intensité de l'offensive israélienne et d'une grave pénurie de fournitures médicales.

Lors des pourparlers en cours à Doha et au Caire, deux sources de sécurité égyptiennes, interrogées par Reuters sous couvert d'anonymat, ont déclaré que les négociations avaient été interrompues après trois jours de discussions intenses. Elles ont cité le comportement des médiateurs israéliens comme révélateur d'une "discorde interne".

Le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a annoncé, dans un communiqué, que le groupe avait été en contact avec des médiateurs en Egypte et au Qatar ainsi qu'en Turquie et à Oman, et a cité les attaques de samedi, appelant à mettre un terme à "ces massacres contre notre peuple".

Netanyahu, dans ses remarques télévisées, samedi soir, a affirmé qu'il ne s'était pas éloigné du cadre présenté par le président américain Joe Biden.

Un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche a révélé qu'Israël avait indiqué aux responsables américains avoir ciblé de hauts responsables du Hamas et que l'administration Biden cherchait à en savoir plus sur les victimes civiles signalées.

L'offensive militaire israélienne à Gaza a déjà engendré la mort de plus de 38 400 Palestiniens, selon les autorités médicales de Gaza.

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TRT Français et agences