A few months back, the Israeli military killed three of Haniyeh’s sons and four of his grandchildren in Gaza. / Photo: AP (AP)

Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a été assassiné mercredi à son domicile dans la banlieue de Téhéran, un jour après avoir assisté à l'investiture du président iranien Masoud Pezeshkian.

Cet assassinat intervient moins de 24 heures après qu'Israël a tenté de tuer le plus haut commandant militaire du Hezbollah, lors d'une frappe ciblée à Beyrouth. Cette attaque a tué trois personnes, dont deux enfants, et blessé 74 autres. Le sort du chef du Hezbollah reste inconnu.

Israël a déclaré que la frappe à Beyrouth était une réponse à une attaque sur les hauteurs du Golan occupé, qui a fait 12 morts. Le Hezbollah a nié sa responsabilité dans cette attaque.

Le Hamas a confirmé la mort d'Ismail Haniyeh dans un communiqué.

"Le chef de notre mouvement a été assassiné dans une frappe sioniste contre sa résidence à Téhéran", a déclaré le mouvement.

Les circonstances de sa mort

Initialement, il a été rapporté que le chef du Hamas avait été tué dans un raid, ce qui a immédiatement mis en lumière la différence avec les précédents assassinats commis par Israël sur le sol iranien, souvent exécutés à l'aide d'infiltrés et d'agents locaux.

Cependant, les médias iraniens ont rapporté qu'Haniyeh avait été tué par un "projectile guidé aérien" qui a ciblé sa résidence dans le nord de Téhéran.

"L'enquête se poursuit pour déterminer les détails de cette opération terroriste," a déclaré l'agence iranienne Nournews.

Un coup dur pour les pourparlers de paix

Haniyeh, qui était installé au Qatar, était le visage de la diplomatie internationale du groupe de résistance palestinien depuis qu'Israël a lancé son offensive contre l'enclave de Gaza le 7 octobre.

Il jouait également un rôle central dans les pourparlers en cours entre le Hamas et Israël, pour mettre fin à une guerre qui a déjà fait plus de 39 000 morts du côté palestinien.

Plus de 100 otages israéliens sont toujours détenus par le Hamas et d'autres groupes de résistance palestiniens à Gaza. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, sous pression, tant au niveau national qu'international, pour négocier leur libération, poursuit pourtant la guerre avec acharnement avec l’appui de son gouvernement d'extrême droite.

Il y a quelques mois, l'armée israélienne a tué trois des fils de Haniyeh et quatre de ses petits-enfants à Gaza. Le chef du Hamas avait alors déclaré qu'au total, environ 60 membres de sa famille avaient été tués depuis le 7 octobre.

Chef de l'aile politique du Hamas et ancien Premier ministre palestinien, Haniyeh est né en 1963 dans le camp de réfugiés d'Al-Shati à Gaza. Sa famille avait fui Ashkelon, à quelques kilomètres au nord du territoire, lors de la création d'Israël 15 ans plus tôt.

Dans sa jeunesse, il a été membre de la branche étudiante des Frères musulmans à l'Université islamique de Gaza et a rejoint le Hamas en 1987, lors de la fondation du groupe après le déclenchement de la première intifada palestinienne contre l'occupation israélienne, qui a duré jusqu'en 1993.

Pendant cette période, Haniyeh a été emprisonné à plusieurs reprises par Israël et expulsé vers le sud du Liban pendant six mois.

Haniyeh a été élu pour succéder à Khaled Mechaal à la tête du Hamas, mais il était déjà une figure bien connue après être devenu Premier ministre palestinien en 2006, à la suite de la victoire du Hamas aux élections législatives de cette année-là.

Réactions

À la suite de l'attaque, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que "le sang d'Haniyeh ne sera jamais versé en vain."

Israël n'a pas immédiatement réagi à la frappe aérienne. Le pays reste souvent silencieux sur les assassinats attribués à son agence de renseignement, le Mossad.

L'armée israélienne a annoncé qu'elle procédait à une évaluation de la situation, mais n'a pas encore publié de nouvelles consignes de sécurité pour les civils.

Interrogé sur les conséquences de l’assassinat de Haniyeh et sur l'aide que les États-Unis pourraient fournir en cas de conflit généralisé au Moyen-Orient, le secrétaire américain de la Défense Lloyd Austin a déclaré: "Je ne pense pas que la guerre soit inévitable. Je continue de croire qu'il y a toujours une place et des opportunités pour la diplomatie”.

Austin a ajouté que Washington continuerait à aider à défendre Israël en cas d'attaque, mais que la priorité était de désamorcer les tensions.

"Nous allons certainement aider à défendre Israël. Vous nous avez vus le faire en avril. Vous pouvez vous attendre à ce que nous le fassions à nouveau", a-t-il affirmé.

Sami Abu Zuhri, un haut responsable du Hamas, a déclaré que cet assassinat "constitue une escalade grave qui vise à briser la volonté du Hamas," ajoutant que le mouvement de résistance continuerait sur sa lancée.

"Nous sommes confiants dans notre victoire," a conclu Zuhri.

TRT Français et agences