Des milliers de personnes endeuillées ayant accompli la prière funéraire qui a eu lieu dans la Grande mosquée de la capitale qatarie, ont tenu à faire leurs adieux au grand leader palestinien.
M. Haniyeh, chef politique du mouvement de résistance palestinien Hamas, jouait un rôle clé dans les pourparlers de médiation visant à mettre fin à près de dix mois de guerre entre le Hamas et Israël à Gaza. Son assassinat par Israël marque une escalade significative de la tension régionale et risque d’avoir un impact sur les pourparlers de paix.
Drapé dans un drapeau palestinien, le cercueil contenant le corp du défunt a été brièvement transporté dans la mosquée avant de repartir pour être inhumé à Lusail, au nord de la capitale qatarie.
Palestine libre
L'assassinat d'Ismail Haniyeh fait partie des nombreux incidents qui, depuis le mois d'avril, ont fait monter en flèche les tensions régionales dans le cadre de la guerre israélienne contre Gaza, avec l’implication de milices soutenues par l'Iran en Syrie, au Liban, en Irak et au Yémen.
La Turquie et le Pakistan ont annoncé une journée de deuil vendredi en l'honneur de M. Haniyeh, tandis que le Hamas a appelé à une "journée de rage furieuse".
De nombreuses personnes endeuillées à Doha étaient vêtues de robes traditionnelles d'un blanc immaculé, d'autres portaient des vêtements de ville. Mais la plupart portaient des écharpes combinant le drapeau palestinien avec un keffieh à carreaux et le message en anglais "Free Palestine" : "Free Palestine" (Palestine libre).
La police de la circulation de Doha et les forces de sécurité intérieure du Qatar ont été déployées sur tous les abords de la mosquée tandis que les talus de l'autoroute ont été bordés par la police.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, et le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, figuraient parmi les officiels attendus aux funérailles.
Des assassinats très médiatisés
M. Haniyeh et un garde du corps ont été tués dans un attentat perpétré avant l'aube contre leur logement à Téhéran, tôt ce mercredi, ont déclaré les Gardiens de la révolution iraniens.
Haniyeh se trouvait en Iran pour assister à la prestation de serment du président Masoud Pezeshkian la veille.
Israël n'a pas commenté directement l'attentat.
Des responsables iraniens s'étaient réunis à Téhéran mercredi pour discuter des prochaines étapes avec des représentants de "l'axe de la résistance", des groupes du Moyen-Orient alignés sur Téhéran qui comprennent le Hezbollah et les Houthis, ont indiqué des sources libanaises.
Au cours de la guerre de Gaza, le Hezbollah et les forces israéliennes se sont livrés à des échanges de tirs quasi-quotidiens, ce qu'ils ont encore fait jeudi.
L'assassinat du chef du Hamas est intervenu quelques heures après qu'Israël a frappé une banlieue sud de Beyrouth, tuant Fuad Shukr, le commandant militaire du Hezbollah qui soutient le Hamas.
L'adjoint de Haniyeh, Saleh al Aruri, avait déjà été tué dans le sud de Beyrouth au début de l'année lors d'une frappe qui, selon un responsable américain de la défense, avait été menée par Israël.
Dans une autre tentative d'assassinat très médiatisée, l'armée israélienne a déclaré jeudi qu'elle pouvait "confirmer" qu'une frappe aérienne effectuée en juillet avait tué le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif, à Gaza, mais cette information n'a jamais été confirmée par les groupes de résistance palestiniens.