Manifestation contre l'assassinat de Saleh Al Arrouri, à Ramallah / Photo: Reuters (Reuters)

En Cisjordanie occupée, où l'ONU a déploré une "détérioration rapide" des droits des Palestiniens et exhorté les autorités israéliennes à mettre fin aux violences, des centaines de personnes se sont rassemblées mardi soir à Ramallah pour réclamer vengeance après l’assassinat du chef adjoint du Hamas Saleh Al-Arrouri.

Portant des drapeaux du Hamas, les manifestants de la ville de Ramallah, près d'Arroura, la ville natale d'Al Arrouri, ont scandé des slogans tels que "Nous suivrons tes pas" et "Vengeance, vengeance, Qassam !". Par ailleurs, des manifestations ont eu lieu dans des camps de réfugiés, notamment dans le camp de Beddawi, dans le nord du Liban, selon l'Agence nationale de presse.

Munis de drapeaux et de bannières palestiniens, les groupes ont scandé des slogans condamnant les crimes de l'armée israélienne et appelant à soutenir la résistance dans la lutte contre "l'ennemi".

Les Forces nationales et islamiques, une coalition des principales factions palestiniennes, ont également condamné l'assassinat d'Al Arrouri et appelé les pays arabes à adopter une "position ferme".

Six personnes, dont le chef adjoint du Hamas, Saleh Al Arrouri, ont été tuées lors d'une attaque de drone israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, ont annoncé les médias d'État libanais dans un nouveau bilan.

Cet assassinat alimente le risque que le conflit israélo-palestinien se propage dans la région, alors que les échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise entre Tsahal et le Hezbollah sont quasi-quotidiens depuis début octobre et d'une ampleur sans précédent depuis la guerre de 2006.

Le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, a dénoncé un "nouveau crime israélien", qu'il a dit considérer comme une nouvelle tentative de faire entrer le Liban en guerre. Ses services ont indiqué qu'une plainte serait transmise au Conseil de sécurité des Nations unies pour dénoncer, notamment, une violation de la souveraineté du Liban.

L'armée israélienne prête à faire face à "n'importe quel scénario"

L'armée israélienne a déclaré qu'elle était prête à faire face à "n'importe quel scénario" après l'assassinat du chef adjoint du Hamas, Saleh Al Arrouri, lors d'une attaque dans la banlieue de Beyrouth.

"Les forces israéliennes sont dans un état de préparation très élevé dans toutes les arènes, en défense et en attaque. Nous sommes hautement préparés pour tout scénario. La chose la plus importante à dire ce soir est que nous sommes concentrés et restons concentrés sur la lutte contre le Hamas", a déclaré tard mardi, le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari.

La France appelle Israël à "éviter toute attitude escalatoire"

Le président français Emmanuel Macron a appelé Israël à "éviter toute attitude escalatoire notamment au Liban", lors d'un entretien téléphonique avec le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu.

Lors de cet entretien, Emmanuel Macron a réitéré son appel à "œuvrer à un cessez-le-feu durable" dans le conflit israélo-palestinien et a fait part de "sa plus vive préoccupation face au très lourd bilan civil" dans la bande de Gaza, théâtre de raids aériens et de tirs d'artillerie continus depuis près de trois mois.

La France ne soutiendra pas le nettoyage ethnique des Palestiniens de Gaza par Israël, a déclaré Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France auprès des Nations unies.

"La France est opposée aux déplacements forcés de populations. Nous ne soutiendrons pas le déplacement forcé de populations", a-t-il spécifié à la presse.

"Les Palestiniens devraient pouvoir vivre en paix chez eux et les bombardements de civils dans la bande de Gaza devraient cesser. Des hôpitaux, des écoles ont été détruits... Nous voulons que cela cesse", a-t-il souligné.

Israël a indiqué qu'il prévoyait de retirer une partie des soldats déployés à Gaza, laissant entrevoir une nouvelle phase du conflit, mais des représentants ont aussi prévenu que son offensive dans l'enclave durerait encore de nombreux mois.

TRT Français et agences