Le chef du Conseil de souveraineté soudanais, Abdel-Fattah Al-Burhan, a rejeté l’interprétation selon laquelle l’accord-cadre signé lundi est un consentement bilatéral, soulignant qu’il s’agit d’une véritable entente entre civils et militaires, conçue pour sortir le Soudan de l’impasse politique.
“D’aucuns cherchent à présenter l’accord (cadre) comme un accord bilatéral. Il ne s’agit pas en fait d’accord bilatéral mais d’une entente entre des forces civiles et militaires pour le traitement de questions problématiques”, a confié le général Al-Burhan à TRT Arabi Dans une interview exclusive.
Saluant l’esprit d’entente qui a prévalu dans les discussions sur les questioin se rapportant à la période de transition, Al-Burhan a expliqué que le débat sera ouvert sur ces sujets pour “aboutir à des conclusions qui formeront les principes de la Constitution transitoire.”
“ Il y a eu, donc, une entente sur des questions précises et non pas un accord bilatéral entre civils et militaires”, a-t-il fait remarquer.
En réponse à une question sur le futur des forces armées à la lumière de cet accord, le chef du Conseil de souveraineté soudanais a averti que “la réforme militaire n’est pas une question de court-terme et ne peut être faite de manière expéditive”, prônant une approche qui puisse préserver à ces forces un caractère professionnel.
A ce propos, il considère comme essentiel de permettre à l’ensemble des Soudanais de prendre part à cet effort afin d’en garantir le succès. “L’ensemble de nos opinions nous permettra de mettre en place le cadre idoine pour préserver l’unité et la cohésion de ces forces et de barrer la voie à leur exploitation à des fins politiques”, a-t-il dit.
L’accord conclu a touché à de “véritables problèmes” qui ne concernent pas uniquement une partie ou une autre, a-t-il insisté, mais dont l’examen attentif révèle qu’il s’agit de questions fondamentales qui intéressent le Soudan en entier.
Après avoir concédé que des divergences peuvent persister entre les “Comités de la résistance” et le “Bloc démocratiques”, dont les composantes offrent une vision plus cohérente, Al-Burhan a déploré “la désinformation médiatique qui attise les désaccords entre ces groupes”.
Evoquant le sort de l’accord de Juba conclu en octobre 2020 entre le gouvernement soudanais signaient et cinq groupes armés des régions du Darfour, du Khordofan du Sud et du Nil Bleu, il s’est engagé en faveur de l’inclusion des dispositions de l’accord dans tout document consensuel à venir, avec le consentement de toutes les parties. “La mise en œuvre de cet accord s’est heurtée à de nombreuses écueils qu’il faudra résoudre”, a-t-il toutefois reconnu.
Des dirigeants militaires et des groupes civils au Soudan ont signé lundi un accord-cadre stipulant l’instauration d’une autorité entièrement civile pour tenter de sortir le pays de la crise politique qui le paralyse depuis la destitution de l'ex-président Omar el-Béchir en 2019.
Outre Abdel-Fattah Al-Burhan, l’accord a été signé par le vice-président du Conseil de souveraineté, Mohamed Hamdan Dagalo ainsi que plusieurs groupes civils, notamment les Forces pour la liberté et le changement (FFC).
Accueilli favorablement par l'ONU et plusieurs pays, l’accord a été décrié par des groupes civils comme bilatéral et non inclusif.