La coordination paysanne a organisé une manifestation ce mardi à Strasbourg près du Parlement européen / Photo: AFP (AFP)

La France n’est plus seule. En tout cas, le vote des députés français qui ont rejeté l’accord négocié en 2019 par 484 voix contre permet à la France de faire savoir son opposition en mettant en avant l’opposition de presque tous les partis politiques.

Ce fut un rejet presque unanime, avec en toile de fond les manifestations des agriculteurs, des ONG de défense de l’environnement ou de la protection des consommateurs. Même la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, ne soutient pas l’accord du Mercosur et a estimé dans une tribune au Figaro que ce traité risque “de provoquer des déséquilibres profonds pour nos producteurs”, qui seraient confrontés à une concurrence déloyale.

Les agriculteurs polonais manifestent aussi

La même journée, la Pologne a rejoint officiellement le camp français contre le Mercosur. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a annoncé, que Varsovie n’accepterait pas le projet de traité de libre-échange entre l’Union européenne et les pays d’Amérique du Sud.

“Aujourd’hui, le gouvernement, à la demande des ministres du Parti paysan polonais, a adopté une résolution exprimant son opposition à l’accord UE-Mercosur proposé. Il n’y a pas de consentement sur les initiatives qui pourraient affecter les consommateurs, l’agriculture et l’économie”, a écrit Wladislaw Kosiniak-Kamysz sur X.

L’industrie polonaise de la viande a adressé une lettre à Donald Tusk début novembre, l’alertant sur le fait que l’accord pourrait affecter les secteurs de la viande bovine et de la volaille.

Les agriculteurs et les éleveurs polonais ont entamé des manifestations en bloquant le poste-frontière polonais de Medyka avec l’Ukraine. Un rassemblement national est également prévu.

Les Etats membres de l’UE divisés sur le Mercosur

Si la France essaie de rallier d’autres pays au camp du non, l’Italie n’a émis que des réserves sur l’accord de libre échange sans formellement déclarer son opposition à sa signature.

L’Allemagne, elle, est favorable à cet accord pour pouvoir exporter ses voitures vers l’Amérique de sud et rallie l’Espagne, la Suède et la Lettonie dans son camp.

La France, qui représente 15 % de la population de l’Union européenne, doit convaincre assez de pays membres pour atteindre 35% de la population européenne, ce qui lui donnerait une minorité de blocage. Pour être entériné, cet accord commercial a besoin d’une majorité qualifiée et pas d’une unanimité des pays membres.

TRT Français et agences