"Ce n'est que le début" des opérations israéliennes à Gaza, a prévenu vendredi le Premier ministre Benjamin Netanyahu au septième jour de la guerre, déclenchée par l'attaque du mouvement palestinien contre Israël et qui a déjà fait des milliers de morts. Le Hamas a en outre enlevé 150 otages qu'il a menacé d'exécuter.
L'armée israélienne, qui a riposté par des frappes intensives sur la bande de Gaza, a aussi annoncé vendredi y avoir également mené des incursions au sol.
Au moins 1.300 Israéliens ont été tués depuis l'attaque, et environ 1.900 Palestiniens, la plupart des civils, dont 614 enfants, selon les autorités locales, sont morts dans la bande de Gaza, un petit territoire pauvre et en état de siège coincé entre Israël et l'Egypte.
Le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, a annoncé vendredi que 13 otages, "dont des étrangers", avaient été tués dans des frappes israéliennes.
Les appels se multiplient à travers le monde pour éviter une "catastrophe humanitaire", après l'appel lancé par Israël à évacuer la partie nord de la bande de Gaza, qui concerne environ 1,1 million d'habitants, sur un total de 2,4 millions.
"Même les guerres ont des règles", a rappelé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, réclamant un accès humanitaire "immédiat" à la bande de Gaza.
Il a décrit un "système de santé au bord de l'effondrement", des "morgues qui débordent" et "une crise de l'eau".
Le président américain Joe Biden a assuré que "la crise humanitaire" à Gaza était "une priorité", tandis que plusieurs ONG ont également demandé l'ouverture de couloirs humanitaires.
Le président russe Vladimir Poutine a, lui, appelé à "arrêter l'effusion de sang", prévenant qu'un éventuel assaut terrestre à Gaza entraînerait "des pertes parmi les civils absolument inacceptables".
La tension est vive aussi à la frontière nord du pays. L'armée israélienne a affirmé dans la nuit de vendredi à samedi avoir frappé une cible du Hezbollah dans le sud du Liban en réponse "à l'infiltration d'objets aériens non identifiés" et à "des tirs sur un drone de l'armée de l'air".
Le Hezbollah, allié du Hamas, s'est dit vendredi "entièrement préparé" à intervenir contre Israël "au moment propice".
Un journaliste vidéo de l'agence Reuters a été tué et six autres journalistes de l'AFP, de Reuters et d'Al-Jazeera ont été blessés vendredi dans des bombardements dans le sud du Liban.
En Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, au moins 16 Palestiniens ont été tués dans des affrontements avec les forces israéliennes pendant des rassemblements en solidarité avec la bande de Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé.
Des milliers de personnes ont aussi manifesté vendredi à Beyrouth, en Irak, en Iran, en Jordanie et à Bahreïn en soutien aux Palestiniens.
"La mort partout"
A Gaza, le fracas des explosions est incessant. L'armée israélienne a indiqué avoir visé dans la nuit 750 "cibles militaires" et des frappes ont touché le grand camp de réfugiés d'Al-Shati.
"Jusqu'à quand va-t-on vivre sous les bombes avec la mort partout?", lance Oum Hossam, 29 ans, les joues couvertes de larmes, qui cherche un refuge avec ses quatre enfants après la destruction de sa maison.
D'autres habitants refusent de partir, faute de moyens ou pour ne pas céder: "L'ennemi veut nous terroriser et nous forcer à l'exil, mais on résistera", affirme l'un d'eux, Abou Azzam.
Le roi Abdallah II de Jordanie a mis en garde contre "toute tentative de déplacer les Palestiniens", soulignant que le conflit "ne devait pas se propager aux pays voisins".
Plus de 423.000 Palestiniens ont déjà quitté leur foyer, selon l'ONU, qui a lancé un appel d'urgence aux dons.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a assimilé un tel "déplacement" à une "deuxième Nakba" ("Catastrophe", en arabe), le nom donné à la fuite de quelque 760.000 Palestiniens à la création de l'Etat d'Israël.