La lettre est adressée à tous les chefs d’Etat européens, et à Josep Borrell, le vice-président de la Commission européenne et Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères.
Les 60 ONG demandent la suspension de l’accord de coopération avec Israël qui inclut une clause de respect des droits de l’Homme. Elles appellent également à des sanctions contre l’Etat d’Israël.
L’armée israélienne a tué plus de 170 journalistes
Les ONG de défense des droits des journalistes comme Reporters sans frontières et la Fédération internationale des journalistes ont documenté la mort de plus de 100 journalistes ou salariés des organismes de presse. Le bureau des médias palestinien a comptablisé lui 170 journalistes tués depuis le 7 octobre dernier. Dernier journaliste tué, le Palestinien, Hamza Mourtaja, décédé dans un bombardement il y a tout juste une semaine lors d’un bombardement israélien dans la ville de Gaza.
La guerre à Gaza est le conflit le plus meurtrier qui ait jamais existé, soulignent les ONG qui précisent que la plupart de ces professionnels tués portaient clairement une indication de leur statut de journaliste sur leur vêtement ou leur gilet pare-balle, ce qui doit normalement les protéger.
Le comité de protection des journalistes a enquêté et a conclu que dans cinq cas au moins, il peut prouver que les journalistes ont été ciblés intentionnellement. Il enquête actuellement sur dix autres cas similaires.
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Israël empêche les journalistes de travailler à Gaza
La lettre détaille en fait chaque atteinte à la liberté de la presse commise par Israël.
Ainsi, les ONG dénoncent la décision israélienne d’empêcher toute couverture journalistique en interdisant aux journalistes étrangers et locaux d’accéder à l’enclave de Gaza. “C’est du jamais vu en temps de guerre“, souligne la lettre.
Les auteurs de l’appel insistent sur le fait que 2800 journalistes ont reçu un visa pour couvrir la guerre depuis Israël alors que les journalistes autorisés à travailler à Gaza sont très peu nombreux. En juillet dernier, 70 médias ont lancé un appel demandant à Israël de laisser les médias accéder et travailler à Gaza.
Israël n’hésite pas à arrêter les journalistes quand bon lui semble. Les autorités israéliennes utilisent la détention administrative, qui permet de garder en détention une personne pendant six mois sans avoir à la présenter à un juge ni à l’inculper d’un crime ou d’un délit. Un total de 49 journalistes ont été arrêtés depuis le 7 octobre.
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La liberté de la presse mise à mal en Israël
Deux journalistes, Nidal Al-Wahidi et Haitham Abdelwahid ont même disparu en octobre dernier. Israël refuse d’indiquer où ces deux journalistes qui travaillaient pour des médias locaux se trouvent.
Depuis le 7 octobre, les ONG déplorent que la liberté de la presse soit en danger en Israël. Le gouvernement actuel a plusieurs fois interdit certaines publications, et en avril 2024, une loi qui permet l’interdiction de médias internationaux a été votée. Le bureau d’Al Jazeera a été fermé et le matériel de l’agence de presse américaine, Associated Press, a été confisqué, tout simplement parce que leur couverture de l’offensive sur Gaza n’était pas du goût du gouvernement.
Internet est régulièrement coupé pour empêcher la diffusion de vidéos provenant de Gaza. Les bureaux de journaux ou de chaînes de télévision et de radio ont été presque tous détruits à Gaza.
En mai dernier, les journalistes palestiniens qui ont couvert l’offensive israélienne à Gaza ont reçu le Prix mondial de la liberté de la presse de l’UNESCO.