Douze candidats tunisiens à l'émigration, dont des bébés et des femmes, sont morts noyés dans le naufrage de leur embarcation devant les côtes de l'île touristique de Djerba, dans le sud-est de la Tunisie, a indiqué lundi à l'AFP une source judiciaire tunisienne.
Vingt-neuf autres ont été sauvés dans cet accident aux causes inconnues qui s'est produit à l'aube. Les 12 victimes, "originaires de plusieurs régions de la Tunisie", sont "cinq hommes, quatre femmes et trois bébés", a précisé le porte-parole du tribunal de Médenine, Fethi Baccouche, qui n'a pas donné le nombre initial de passagers de cette embarcation ni d'informations sur d'éventuels disparus.
Plaque tournante de l’immigration
Outre les nationaux, l’immigration via la Tunisie attire aussi de nombreux ressortissants des pays du subsahara désireux de “tenter leur chance en Europe”.
Le pays est en train de devenir une plaque tournante de l’immigration clandestine à destination de l’Europe. C’est à la fois un site de transit et d’accueil de milliers de migrants clandestins, africains pour la plupart.
Selon Frontex, l’agence européenne des gardes-frontières et des garde-côtes, plus de 102 000 personnes ont franchi illégalement en 2022 la frontière avec l’Europe par la Méditerranée centrale (Tunisie et Libye), soit une augmentation de 51 % par rapport à 2021.
Le 16 juillet 2023, Tunis et Bruxelles ont signé un partenariat stratégique en vertu duquel l'Union européenne devrait offrir à la Tunisie une enveloppe de 105 millions d'euros, afin de rapatrier 6000 nationaux de pays d’Afrique sub-saharienne. La Tunisie a accepté d’assurer la surveillance des côtes européennes, mais Amnesty International rappelle que c’est souvent au mépris du respect de la dignité humaine.