Près d'un million de Palestiniens ont été chassés de leurs terres par les forces israéliennes en 1948. / Photo: Getty Images (Getty Images)

Depuis un an jour pour jour, Israël déploie tout son arsenal médiatique et appareil de propagande, pour asseoir sa guerre génocidaire à Gaza sur une référence temporelle unique très récente : le 7 octobre 2023. Or l’attaque transfrontière menée ce jour-là par des combattants de la branche armée du Hamas n’est que l’ultime soubresaut d’un peuple qui, depuis 75 ans, subit les affres de l’extermination, de la colonisation de sa terre et de la destruction systématique de sa mémoire.

Les Palestiniens établissent une corrélation directe entre le génocide de Gaza et la Nakba, le nettoyage ethnique entrepris en 1948 pour baliser leur terre à la formation d'Israël et qui, disent-ils, n'a jamais pris fin.

Trois quarts de siècle après, le nombre de Palestiniens tués, détenus et déplacés a augmenté de manière exponentielle, en particulier dans le contexte de la guerre qu'Israël mène actuellement contre Gaza. Ci-après un décompte macabre du bilan de l’impact d’un an de l’invasion israélienne sur la population de Gaza, selon des sources internationales.

L’année des “familles rayées”

En un an, Israël a tué plus de 41 615 Palestiniens, dont 17 000 enfants. Les massacres sont devenus une norme tragique, avec des familles entières rayées des registres d’état civil, des corps brûlés, démembrés et des enfants décapités.

Plus de 96 350 Palestiniens ont été blessés à Gaza, un quart d’entre eux risque d’avoir des blessures qui changeront leur vie, dont plus de 15 000 cas de blessures aux extrémités et environ 3 500 amputations, selon l’OMS.

On ne compte plus le nombre des massacres contre des populations sinistrées recevant l’aide humanitaire, dont les plus documentées sont le massacre de la farine en février, le massacre de l’hôpital Al-Shifa en avril, le massacre des tentes de Rafah en mai, le massacre de Nuseirat en juin, celui des camps d’Al-Mawasi et d’Al-Shati…

Neuf Palestiniens sur dix à Gaza sont aujourd’hui déplacés à l’intérieur de leur propre pays, souvent à plusieurs reprises, selon un rapport de l’ONG britannique Oxfam. 86 % de la bande de Gaza est toujours sous le coup d’ordres d’évacuation émis par l’armée israélienne.

L’endroit le plus dangereux au monde

Les atrocités israéliennes contre le peuple palestinien n’épargnent aucune catégorie sociale : les Nations unies ont déclaré que Gaza l’endroit le plus dangereux au monde pour les enfants, plus de 75 % des journalistes tués dans le monde en 2023 l’ont été pendant le génocide israélien à Gaza; le nombre de travailleurs humanitaires tués à Gaza au cours de l’année écoulée est le plus élevé jamais enregistré en une seule crise ; Israël a largué 70 000 tonnes de bombes sur Gaza, soit plus que les bombardements durant la Seconde Guerre mondiale de Dresde, Hambourg et Londres réunis.

En mai dernier, l’ONU avait estimé que la reconstruction des maisons de Gaza pourrait prendre jusqu’à 2040. Les chiffres sont encore plus pessimistes. Quelque 67% des installations et infrastructures d’eau et d’assainissement, de même que la quasi-totalité du réseau routier, ont été détruits ou endommagés.

Israël a détruit 90 % des écoles et la totalité des universités de Gaza. Les experts de l’ONU ont qualifié la destruction systématique du système éducatif palestinien d’ “élucide”, selon un rapport élaboré conjointement par l’UNRWA/Université de Cambridge.

Les sites culturels et le patrimoine de l’une des plus vieilles villes du monde ont été réduits à l’état de décombres. Les bombardements incessants d’Israël ont anéanti ou endommagé 195 sites, 227 mosquées et trois églises, et détruit les archives centrales de Gaza, qui documentent des siècles d’histoire.

TRT Français et agences