L'armée israélienne a annoncé, lundi, avoir frappé environ 300 cibles du Hezbollah au Liban en 24 heures, après avoir élargi son offensive contre le groupe libanais en s’attaquant à son système financier.
Au Liban, lundi soir, des frappes près de l'hôpital Hariri, le plus grand établissement public du pays, ont fait au moins quatre morts et 24 blessés dans le sud de Beyrouth, selon le ministère libanais de la Santé.
Le ministère avait auparavant fait état de six personnes tuées, dont un enfant, à Baalbeck (est) et de quatre secouristes, liés au Hezbollah, morts en 24 heures dans le Sud dans des raids israéliens.
L'armée israélienne a affirmé avoir visé un bunker de la formation libanaise contenant "des dizaines de millions de dollars" dans le cadre d'une "série de frappes de précision contre les intérêts financiers du Hezbollah".
Selon une source sécuritaire libanaise ayant requis l'anonymat, la compagnie aérienne nationale Middle East Airlines a dû rediriger les atterrissages de ses appareils vers une autre piste de l'aéroport de Beyrouth, car la voie principale se situe près du lieu d'une frappe israélienne dans la banlieue sud.
Lundi, le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a annoncé la mort en Syrie d'un haut responsable chargé des "transferts de fonds du Hezbollah".
Plus tôt, l'armée a indiqué avoir frappé près de 30 cibles liées à l'organisme financier Al-Qard al-Hassan, proche du Hezbollah, contre lequel elle a entamé des frappes, dimanche, à travers le Liban.
Le Hezbollah réplique
De son côté, le mouvement libanais Hezbollah a déclaré avoir tiré, tôt le mardi, des roquettes sur plusieurs positions en Israël, dont une base navale et une base du Renseignement militaire près de Tel-Aviv, visée pour la deuxième fois en quelques heures.
Ces frappes interviennent au lendemain d'une nuit tendue au Liban, où la banlieue sud de Beyrouth a de nouveau été visée par des bombardements israéliens, qui ont notamment fait quatre morts dont un enfant dans des frappes près d'un hôpital public, selon le ministère de la Santé libanais.
Une "salve de roquettes" a été tirée contre "la base Glilot de l'Unité 8200 du Renseignement militaire", selon un communiqué du Hezbollah. Lundi soir, le mouvement libanais avait déjà revendiqué des frappes similaires sur cette même position.
Le Hezbollah a également revendiqué, mardi, des tirs de roquettes sur une autre position "dans la banlieue de Tel-Aviv", visant la localité de Nirit, à une vingtaine de km à l'est de Tel-Aviv.
Dans le nord d'Israël, une "salve de roquettes" a, en outre, visé la "base navale de Stella Maris au nord-ouest de Haïfa", selon un communiqué du Hezbollah.
Au moins 1.489 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, date de l'intensification des frappes israéliennes.
Lundi soir, le ministère de la Santé libanais a, pour sa part, fait état de six personnes tuées, dont un enfant, à Baalbeck (est), et de quatre secouristes.
Antony Blinken arrive en Israël
C’est dans ce climat que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken arrive, ce mardi, en Israël, première étape d'une tournée plus large au Moyen-Orient visant à relancer les négociations de cessez-le-feu à Gaza et à discuter de l'avenir de l'enclave après la mort du chef du Hamas Yahya Sinwar. Néanmoins, toute percée avant l'imminente élection américaine semble difficile à atteindre.
Le dernier voyage du chef de la diplomatie américaine -son onzième dans la région depuis que les militants palestiniens du Hamas ont attaqué le sud d'Israël le 7 octobre, déclenchant la guerre de Gaza- intervient alors que l'armée israélienne a intensifié sa campagne dans l'enclave palestinienne ainsi qu'au Liban contre la milice du Hezbollah, alignée sur l'Iran.
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