Amnesty International a accusé Israël de “commettre un génocide” contre les Palestiniens de Gaza assiégée depuis le début de la guerre l'année dernière, affirmant que son nouveau rapport était un “signal d'alarme” pour la communauté internationale.
L'organisation de défense des droits de l'Homme basée à Londres a indiqué que ses conclusions étaient basées sur des “déclarations déshumanisantes et génocidaires de responsables du gouvernement et de l'armée israéliens”, des images satellite documentant la dévastation, des travaux sur le terrain et des rapports de terrain des Gazaouis.
“Mois après mois, Israël a traité les Palestiniens de Gaza comme un groupe sous-humain, indigne des droits de l'Homme et de la dignité, démontrant ainsi son intention de les détruire physiquement”, a déclaré la directrice d'Amnesty International, Agnès Callamard, dans un communiqué.
“Nos conclusions accablantes doivent servir d’avertissement à la communauté internationale : il s’agit d’un génocide. Il doit cesser immédiatement”, a-t-elle ajouté.
Une cinquantaine de morts
Sur le terrain, au moins 30 Palestiniens ont été tués et des dizaines d'autres, blessés mercredi dans des frappes aériennes israéliennes contre le sud et le nord de la bande de Gaza.
Dans le centre de Gaza, au moins 20 autres Palestiniens ont été tués et des dizaines d'autres, blessés à la suite de frappes aériennes d'hélicoptères sur des rassemblements de personnes déplacées et des installations de stockage de nourriture dans le quartier Al-Mawasi de Khan Younis, a indiqué une source médicale à Anadolu.
La source a confirmé que les victimes “étaient des restes calcinés et des corps décapités”.
Dans une autre attaque, 10 Palestiniens ont été abattus et plus de 50, blessés dans une frappe aérienne qui a ciblé une maison dans le quartier de Sheikh Radwan au nord de la ville de Gaza, a indiqué la Défense civile de Gaza à Anadolu.
Bien que la ville d'Al-Mawasi ait été désignée comme une “zone humanitaire sûre“ par l'armée israélienne, elle a été le théâtre de dizaines de frappes aériennes meurtrières israéliennes au cours de l'assaut contre Gaza.
Pour sa part, l'ambassadeur de Palestine auprès de l'ONU, Riyad Mansour, a appelé à une action mondiale immédiate pour mettre fin au génocide israélien contre les Palestiniens de Gaza.
“Alors que je me tiens ici pour m'adresser à cette auguste assemblée, un nettoyage ethnique est mené en plein jour à Beit Lahia et dans tout le nord de Gaza”, a déclaré Mansour lors d'une session de l'Assemblée générale des Nations unies.
Discussions en vue au Qatar
Les diplomates de leur côté tentent de relancer les négociations en vue d’un cessez-le-feu à Gaza. Le Premier ministre du Qatar a annoncé que la nouvelle administration américaine souhaitait qu'un accord de cessez-le-feu à Gaza soit conclu le plus tôt possible.
“Nous essayons de coordonner nos efforts avec eux, et nous sommes tous d’accord et espérons surmonter cette situation avant que le président [Donald Trump] n’entre en fonction”, a-t-il indiqué, cité par Sky News.
Le Premier ministre a ajouté que le Qatar était prudemment optimiste sur l’aboutissement d’un accord, mais a recommandé une “pression maximale” de la part des parties impliquées pour mettre fin aux combats.
Il a également défendu la présence du bureau du Hamas à Doha et a déclaré que sa création avait été faite “en toute transparence et à la demande des États-Unis et d’Israël à l’époque, afin que ce bureau soit utilisé comme plate-forme de négociation”.
Dans ce contexte, il convient de rappeler qu’Israël a lancé une guerre génocidaire contre Gaza en octobre de l’année dernière faisant plus de 44 500 morts, principalement des femmes et des enfants, et près de 106 000 blessés.
Le génocide à Gaza, qui entame sa deuxième année, a suscité une condamnation internationale croissante, les responsables et les institutions qualifiant les attaques et le blocage des livraisons d'aide de tentative délibérée de détruire une population.
La Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d'arrêt, le 21 novembre, contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l'ancien chef de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à Gaza.