Le bras de fer engagé entre Kylian Mbappé et le Paris Saint-Germain pourrait se poursuivre devant la justice. Si le joueur de 24 ans a refusé de ratifier l'option qui lui aurait permis de prolonger son contrat parisien jusqu'en 2025, le PSG, qui se sent trahi, et qui soupçonne même son attaquant d’avoir déjà trouvé un accord avec le Real Madrid, a rué dans les brancards en privant Mbappé de la tournée asiatique d’avant saison.
Une décision qui a nécessairement entraîné une détérioration des rapports entre les deux camps. Pour sa défense, les proches du joueur envisagent de recourir à des mesures légales, selon la “Gazzetta dello Sport”. Le média italien rapporte que le footballeur de 24 ans pourrait faire appel à la commission juridique de la Ligue pour être réintégré, s'il continue d'être exclu du PSG après la clôture du mercato.
Il aurait également la possibilité d'engager une action en justice contre son club et de saisir le conseil des prud'hommes pour obtenir la résiliation de son contrat. Cette procédure pourrait être longue et complexe, mais d'après Mattia Grassani, un avocat spécialisé en droit du sport, qui collabore avec des clubs du championnat italien, et qui s'est exprimé auprès d'AS, le joueur aurait de grandes chances de l'emporter, au vu du règlement qui trancherait en sa faveur.
Le syndicat des footballeurs soutient Mbappé
“(La querelle entre Mbappé et le PSG) présente tous les traits d’ une guerre d’usure. Le règlement autorise le club à s’organiser avec son effectif selon ses voeux”, expliquait Philippe Piat, le président de l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), avant d’avertir le club de la capitale : “Après le 1er septembre, il faut que les choses reviennent à l’ordre . C’est une coïncidence que le mercato s’arrête au 1er septembre. Ça permet au club de gérer son effectif jusqu’à un moment donné. Après cela, il ne peut n’en faire qu’à sa tête. Si les deux parties n’aboutissent pas à un accord, on sera obligé de demander aux textes de trancher le différend. Respecter la lettre des textes, ce serait de permettre à Mbappé de s’entraîner normalement, probablement d’obliger le club à le faire jouer car sinon, ce serait assimilable à du harcèlement. Cela serait une infraction au regard du droit du travail.”
Le président du syndicat a lui aussi laissé entendre que le club pourrait être sanctionné à l’issue de cette affaire : “Quand il s’agit d’un joueur obscur, on peut faire croire qu’il n’est pas en forme. En ce qui concerne le meilleur joueur du monde, il est impossible de faire comme s’il ne s’agissait pas d’une sanction. Le texte auquel je fais allusion prévoit des sanctions, si un joueur est mis sur la touche pour des raisons qui ne sont pas sportives. Des procédures seront mises en œuvre.”
Ben Arfa avait fait condamner le PSG
En avril 2017, Hatem Ben Arfa avait été écarté de l'équipe première du PSG après avoir fait une remarque sur l'émir du Qatar et propriétaire du club, qui n'avait pas plu à Nasser Al-Khelaïfi, le président du club. A la suite de cet incident, le joueur, qui compte 15 sélections en équipe de France, n'a plus été autorisé à jouer et a finalement quitté le club à la fin de la saison 2017-2018 sans avoir participé à aucun match.
Selon la justice, les mesures prises pour mettre le joueur à l'écart (telles que l'entraînement avec l'équipe réserve et l'exclusion d'un stage à l'étranger) ont été considérées comme excessives. Ces agissements ont été qualifiés de harcèlement moral, et, en conséquence, le PSG a été condamné à verser un euro symbolique en guise de réparation. De plus, le club a été contraint de verser une somme supérieure à 100 000 euros au joueur, couvrant les deux jours de salaire retenus et un mois de prime d'éthique.
Si la situation de Kylian Mbappé n’est pas identique à celle vécue par Ben Arfa en 2017, des suites judiciaires ne seraient néanmoins pas à exclure. Affaire à suivre...