"Prolifération" de nouvelles drogues de synthèse dans l'UE (AFP)

Dans son rapport annuel publié mardi, l'EMCDDA dit avoir recueilli de nouveaux "signes d'une augmentation de la production, du trafic et de la disponibilité des drogues en Europe" appuyant ses précédentes analyses sur la transformation du continent en plate-forme mondiale de production et de distribution, et non plus seulement en marché de consommateurs.

Les narcotiques ou les produits chimiques servant à leur fabrication restent majoritairement importés sur le continent, notamment d'Asie et d'Amérique du Sud, mais les organisations criminelles européennes renforcent leurs liens avec les cartels internationaux afin de réduire les coûts de production et de distribution, explique l'EMCDDA.

"Il est particulièrement préoccupant que les partenariats entre les réseaux criminels européens et internationaux aient donné lieu à une disponibilité record de la cocaïne et de la fabrication de méthamphétamine à l’échelle industrielle en Europe", souligne Ylva Johansson, commissaire européenne chargée des Affaires intérieures.

Plus de 350 laboratoires de production illégale de drogues ont été démantelés en 2020 - dernière année pour laquelle des chiffres sont disponibles - dont certains sites de production à grande échelle de cocaïne, de méthamphétamine et de cathinone, selon l'agence de l'UE.

La cathinone est l'un des principes actifs des feuilles du khat, arbuste cultivé en Afrique orientale et sur la péninsule arabique, qui a des effets stimulants proches des amphétamines. Elle peut être produite par synthèse chimique.

Selon l'EMCDDA, les cathinones de synthèse font l'objet d'un trafic record en Europe, dans le cadre d'une forte hausse des nouvelles substances psychoactives (NSP).

Ces NSP "continuent d’apparaître en Europe au rythme d’une par semaine, ce qui représente un défi en matière de santé publique", note le rapport.

"Fin 2021, l’EMCDDA surveillait 162 cathinones de synthèse, ce qui en faisait la deuxième catégorie la plus importante de NSP sous observation après les cannabinoïdes de synthèse (224 surveillées)."

La plupart des laboratoires démantelés se trouvaient en Belgique et aux Pays-Bas. D'autres sites de production ont été détectés en République tchèque, en Pologne, en Allemagne et dans d'autres pays membres de l'UE.

AFP