Plus de 40 ans de lutte contre le VIH : le vaccin se fait toujours attendre (AA)

Depuis plus de quarante ans, des efforts considérables ont été déployés pour trouver un vaccin contre le VIH.

Dans le monde entier, les recherches se poursuivent pour lutter contre cette pandémie globale qui a tué plus de 32 millions de personnes depuis sa découverte en 1981.

A l'occasion de la célébration de la Journée internationale du vaccin contre le VIH, fêtée chaque année le 18 mai, l'Agence Anadolu a fait le point de la situation de ces quatre décennies de combat contre cette maladie.

En 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déploré un bilan plus lourd que jamais. 680 000 personnes à travers le monde sont mortes des suites du VIH, et au moins 1,5 million de personnes ont été testées positives, portant ainsi à 37,7 millions le nombre de personnes porteuses du VIH à la fin 2020.

En effet, les recherches scientifiques, début 2000, ont progressé et l’apparition des traitements antirétroviraux ont drastiquement fait chuter la mortalité et la propagation du virus. Néanmoins, cette pandémie demeure un grave fléau qui affecte de plus en plus de victimes, particulièrement celles des pays pauvres.

Existe-t-il réellement un vaccin anti-VIH?

Selon les scientifiques, un vaccin requiert de longues années de développement pour arriver à des résultats plus ou moins concrets. En effet, pour prévenir toute contamination par le VIH, aucun vaccin n'est prévu à un horizon proche.

D'après des données publiées sur le site officiel de l’Institut Pasteur en France, ''les recherches fondamentales et cliniques ainsi que dans le traitement et la prévention ont permis en 2012 d’enrayer la montée de la pandémie''. Cependant, ''ce virus continue aujourd'hui d'être un problème majeur''.

Pour l'éradiquer, il est indispensable, selon l'Institut Pasteur, de connaître davantage les mécanismes de l'infection par le VIH, le virus responsable, pour faire avancer la recherche thérapeutique et vaccinale'.

Les scientifiques continuent leurs recherches afin d'aboutir à un vaccin permettant de stopper ce virus à l'origine du sida (syndrome d'immuno-déficience acquise).

Il est aussi important de comprendre que le sida prend du temps pour se développer et la victime ne va pas être malade tout de suite car le VIH met plusieurs années avant d'attaquer les défenses immunitaires.

Pourquoi serait-il difficile de développer le vaccin contre le VIH?

Les personnes séropositives sont contraintes de suivre un traitement à vie. Car, au fait, il a été prouvé qu'on ne guérit pas de ce virus.

La complexité du VIH qui a une capacité à muter très rapidement et d’échapper au potentiel vaccin a contraint les scientifiques de trouver un remède bien précis. Cette vérité est soutenue par la majorité des spécialistes et laboratoires qui, jusqu'à aujourd'hui, ont du mal à développer un vaccin.

Il faut savoir que le VIH touche aux lymphocytes T CD4 qui sont un composant très important du système immunitaire. Le virus s’intègre dans le génome et le système immunitaire ne peut en aucun cas l’éliminer.

Des séropositives tunisiens face à la pénurie des médicaments anti-VIH

En Tunisie, la lutte contre le VIH reste d’actualité et les combats contre ce virus se poursuivent à travers l'organisation d'activités de prévention par le biais des associations, pour une meilleure santé sexuelle.

D'ailleurs, un rapport publié par le Programme commun des Nations Unies (Onusida), pour l’année 2019, a communiqué un bilan alarmant sur le nombre de personnes vivant avec le VIH ou le sida.

''4 500 personnes dans le pays sont séropositives, dont 1 303 bénéficient de soins gratuits. Parmi les victimes, on compte 34 enfants, 745 hommes et 524 femmes'', a fait savoir le rapport.

Uniquement 51%, toujours selon la même source, sont au courant de leur positivité et 32% reçoivent un traitement à vie.

L'organisation onusienne a ainsi signalé l'enregistrement de 198 cas, parmi eux sept enfants.

La Tunisie accorde une grande importance au respect de l'anonymat des déclarations des cas de VIH/Sida, et ce, depuis la mise en place du Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS/IST) en 2007, dont la gestion a été confiée à la Direction des Soins de Santé de Base au Ministère de la Santé.

Ce programme prône, en effet, la lutte contre la discrimination, la réduction des inégalités liées au genre, la promotion et le respect des Droits humains en matière d’accès aux services de soins pour le VIH, particulièrement aux populations vulnérables.

Pour les personnes souhaitant se faire dépister volontairement, 25 centres ont été mis à leur disposition en vue de prévenir la maladie et limiter sa propagation.

S'adressant à l'Agence Anadolu, Yosra Boudhiaf, juriste au sein de l'Association tunisienne de prévention positive, a lancé un cri d'alarme, en raison d'une rupture de stock et de problèmes d'approvisionnement des anti-VIH.

''Les porteurs de VIH risquent de rester sans traitement dans les prochains jours. Ils peuvent décéder à n'importe quel moment'', a-t-elle regretté.

Et Boudhiaf de poursuivre : ''Les victimes subissent depuis quelques semaines des ruptures graves dans l'approvisionnement de médicaments, dont ils ne peuvent pas s’en passer. Même s' ils reprennent leur traitement après cet arrêt, ils risquent de développer de nouvelles complications''.

Selon elle, non seulement ils souffrent de cette maladie mais aussi des conséquences de la crise sanitaire du coronavirus. Les personnes infectées sont exposées à un grand risque de contamination. ''Le Covid-19 a eu, entre autres, un ''impact dévastateur'' sur la lutte contre le sida et la santé de ses victimes'', a-t-elle fustigé.

''On a récemment organisé une initiative placée sous le thème ''International AIDS Candlelight Memorial''. A travers cet événement, on a lancé des campagnes de sensibilisation au VIH et au sida et rendu hommage à ceux et celles qui ont consacré leur vie à aider les personnes vivant avec le VIH'', dit-elle.

L'International AIDS Candlelight Memorial sert aujourd'hui de plate-forme importante pour la solidarité mondiale, brisant les barrières de la stigmatisation et de la discrimination et donnant de l'espoir aux nouvelles générations.

AA