Chasseurs-cueilleurs, pratiquant l’élevage de moutons et de bovidés, ils vivaient au sein de communautés restreintes dont la population est estimée aujourd’hui à plus de 5 millions de personnes.
En se sédentarisant progressivement, les Beti ont en outre poussé leurs proches restés exclusivement chasseurs-cueilleurs à s’éloigner des côtes.
Lors de l’arrivée des premiers colons, à la fin du 19è siècle, les clans nomadisaient à l’intérieur de ce qui n’était pas encore considéré comme un pays. Ils vivaient alors essentiellement des produits de la forêt. Ces clans installés à proximité de la ville actuelle, sont soumis à l’autorité du grand chef, Bulu, un des descendants du géniteur des Beti.
Les Allemands
"Ils sont les premiers à repérer ce territoire suivis des français" explique Dieudonne Zang Mba Obele le maire de Mbalmayo. Forts du monopole du commerce, les allemands, de riches armateurs bataves, font de la ville, une escale obligée entre le nord et le Sud.
Néanmoins, l’Allemagne se heurte à nombre de difficultés pour faire reconnaître ses droits de propriété auprès des autres puissances européennes, notamment la France. En 1884, l’Allemagne expédie le botaniste Georg August Zenker, qui s’emploie à annexer les territoires de Kamerun Stadt, en passant des traités avec les chefs locaux. Dès leur arrivée, les premiers colons découvrent un village constitué d’une dizaine de maisons couvertes de paille. La présence des colons ne passe pas inaperçue, car leur nombre s'élève au quart du total de la communauté blanche sur place.
Quant aux Beti, envoyés dans les terres, avec pour mission de cultiver intensivement, ils gagnent bientôt une forme d’autonomie, en particulier dans les opérations de troc avec les Allemands, les grecs, et les Français.
Cité de la symbiose entre l’homme et la nature
La ville offre aux amateurs d’histoire la profondeur d’une mémoire en mosaïque, inspirée par l’Europe lointaine, notamment à travers la présence de la dernière église en brique de terre, la cathédrale de Mbalmayo.
Cette cité qui connait l’art de vivre, la mode et la gastronomie, est aussi le théâtre d’une rare symbiose entre l’homme et la nature. Installés sous la treille muscat ses habitants, tout en profitant de la douceur de la forêt équatoriale, vivent entre maisons et champs, dans une cité dont la variété florale dépasse celle de tout le Cameroun.