Si le projet d'une Super Ligue n'a pas encore vu le jour en Europe, le continent africain aura bien une nouvelle compétition continentale de ce type à partir de 2023.
Ce mercredi 10 août, dans la ville d'Arusha en Tanzanie, le président de la Confédération africaine de football (CAF) Patrice Motsepe a annoncé le lancement d'une Super Ligue africaine. "Il faut que le football africain de clubs puisse rivaliser avec les meilleurs", a expliqué le patron de la CAF dans des propos relayés par Le Monde. Ce tournoi regroupera vingt-quatre clubs issus de seize pays d'Afrique.
Pour rappel, en 2021, le président du Real Madrid Florentino Pérez avait présenté un projet similaire en Europe avec l'appui d'une dizaine de clubs européens comme le FC Barcelone, la Juventus Turin ou encore Manchester United. Mais face à la pression de l'UEFA qui avait peur pour sa Ligue des champions, et au déferlement médiatique dû au mécontentement des fans sur le Vieux Continent, le projet avait finalement été avorté.
En Afrique, c'est tout le contraire, puisque Gianni Infantino lui-même, président de la FIFA, est à l'origine de cette compétition. Le patron de l'instance mondiale du football s’était déjà exprimé sur sa volonté de créer un tel projet en 2019 lors d'un sommet au Congo. Patrice Motsepe, qui a été élu à la tête de la CAF en mars 2021, n'a pas perdu de temps avant d'adhérer à cette idée.
Alors qu'une étude de faisabilité a été établie en 2021 par l'instance africaine, Le Monde a dessiné les contours de cette nouvelle compétition. Durant la première phase, les vingt-quatre équipes seront redistribuées en trois groupes de huit selon leurs zones géographiques (Afrique du Nord, Afrique centrale et de l’Ouest, Afrique du Sud et de l’Est). Les cinq premiers clubs de chaque groupe, ainsi que le meilleur sixième, seront directement qualifiés pour les huitièmes de finale.
Une dotation largement supérieure à la Ligue des champions
Au total, 197 rencontres seront disputées pour une dotation estimée par Patrice Motsepe à 97 millions d’euros grâce au sponsoring et aux droits TV. Cette somme sera distribuée entre les vingt-quatre formations engagées. Tous les clubs percevront 2 420 000 euros lors de la première édition, alors que le vainqueur de la compétition empochera 11 100 000 euros. Un montant 4,5 fois supérieur à celui récupéré par le vainqueur de l’actuelle Ligue des champions africaine.
Si la création d'une Super Ligue sur le continent africain ne crée pas une vague de polémique comme en Europe, le quotidien français précise que ce projet est toutefois loin de ravir tout le monde. C'est le cas de Roger Milla, légende du football camerounais, qui exprime son scepticisme dans les colonnes du journal : "Il aurait sans doute été préférable d’améliorer les deux compétitions qui existent déjà (la Ligue des champions d’Afrique et la Coupe de la CAF). Avec cette Super Ligue, j’ai peur qu’elles soient au contraire de moins en moins attractives."
Les acteurs du football africains interrogés par Le Monde ne sont pas tous autant dubitatifs que l'ancien buteur des Lions indomptables. Mais si le football est un sport ultra-populaire en Afrique, les personnes influentes du continent attendent avant tout de cette compétition qu'elle soit bénéfique pour l'ensemble des clubs africains, et qu'elle ne favorise pas les inégalités en creusant un fossé monstrueux entre les formations phares de l'Afrique, et les équipes de seconde zone.