De l'art de se tirer une balle dans le pied. Le PSG est premier de son groupe en Ligue des champions et de son championnat, mais parvient tout de même à diffuser une ambiance de crise.
Au-delà des trois nuls consécutifs concédés, deux 1-1 contre Benfica, le dernier au Parc des princes mardi soir en Ligue des champions, entrecoupés d'un 0-0 à Reims en Ligue 1, les nouveaux éclats autour de Kylian Mbappé ont animé l'avant et l'après-match.
La rumeur d'un possible départ de la star, prolongée en grande pompe jusqu'en 2025 en mai dernier, a été fermement démentie par le conseiller sportif, Luis Campos.
Mais cette rumeur a, de sources concordantes, été lancée par l'entourage de Mbappé lui-même, pour mettre un peu de pression au PSG, car le N.7 se sent trahi par sa direction, qui n'aurait pas tenu ses promesses, notamment celle de recruter un grand avant-centre, partenaire idéal selon lui.
"C'est vous qui sortez les choses de leur contexte", a répondu aux journalistes Achraf Hakimi, un allié de Mbappé dans le vestiaire. "Lui est concentré sur le club, il est content ici. Je le vois heureux", a assuré le Marocain.
Le public parisien n'a pas sifflé le prodige mardi soir, le joueur n'a pas été sanctionné par son club, et, pendant la rencontre, Mbappé a assumé son statut, marquant sur penalty le but parisien pour devenir le meilleur buteur en C1 de l'histoire du club (31 réalisations), tout en terminant homme du match pour l'UEFA.
Poussif dans le jeu
Le spleen de "Kyky" n'est pas le seul problème. Deux buts marqués en trois matches nuls, le PSG a nettement ralenti. "C'est juste, on est moins clinquant, moins brillant, moins dangereux", admet Galtier, qui "ne pense pas que ce soit un coup de moins bien physique".
"En début de saison, on allait beaucoup plus vite, avec beaucoup plus de jeu dans la verticalité une fois qu'on avait créé les décalages."
Neymar, éblouissant depuis août, marque un peu le pas. Contre Benfica, il s'est perdu dans des dribbles réussis, mais latéraux, ou un coup du sombrero splendide, mais dans le rond central.
En outre, les affaires guettent aussi le Brésilien, son procès pour "corruption" et "escroquerie" s'ouvre lundi à Barcelone, à un mois du Mondial au Qatar (20 novembre-18 décembre). L'histoire dure depuis 2016, l'agence brésilienne qui gérait partiellement les droits d'image du joueur, DIS, s'estimant lésée dans le transfert de "Ney" de Santos à Barcelone trois ans plus tôt.
Spleen de Mbappé, fléchissement de Neymar... la fameuse "MNM" est aussi touchée par l'absence de Lionel Messi (mollet), qui devrait "très probablement" revenir pour affronter Marseille, rassure Galtier.
Un classique au lourd enjeu
C'est dans cette ambiance morose et tendue que le PSG prépare un des grands rendez-vous de l'année, très attendu par ses supporters qui entonnent à chaque fin de match des chants antimarseillais depuis 15 jours.
L'affaire Mbappé va forcément laisser des traces. Avant son premier classique, en 2017, le prodige avait commis une petite erreur d'appréciation (il l'avait admis plus tard) en évoquant un match "comme les autres".
Il s'est largement repris depuis, marquant 7 buts dans des PSG-OM, notamment le dernier, le 17 avril 2022 au Parc des Princes (2-1).
Jusqu'ici, chaque fois que Mbappé a fait parler de lui hors du terrain, de sa sortie malheureuse aux trophées UNFP où il avait réclamé plus de responsabilités à ses désaccords avec la Fédération française de football (FFF) sur les droits d'images des internationaux, il a répondu sur le terrain, en marquant des buts.
Une victoire contre son meilleur ennemi, avec un grand match de Mbappé, relancerait le PSG. Sinon, la traditionnelle crise de novembre sera un peu en avance.