L'armée nigérienne a demandé l'aide du groupe de mercenaires russes Wagner à l'approche de la date limite pour libérer le président déchu ou faire face à une éventuelle intervention militaire du bloc régional ouest-africain Cedeao, a rapporté l’Associated press citant un analyste.
La demande a été formulée lors d'une visite d'un commandant du coup d'État, le général Salifou Mody, au Mali voisin, où il a pris contact avec un représentant de Wagner, a déclaré Wassim Nasr, journaliste et chercheur principal au Centre Soufan à l'Associated Press. Trois sources maliennes et un diplomate français ont confirmé la rencontre.
"Ils ont besoin de (Wagner) car ils deviendront leur garantie pour conserver le pouvoir", a-t-il noté, ajoutant que le groupe examinait la demande.
Par ailleurs, un responsable militaire occidental, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a fait part à l'AP qu'ils avaient également entendu des informations selon lesquelles la junte avait demandé l'aide de Wagner au Mali.
Les chefs de la défense de la CEDEAO ont finalisé vendredi un plan d'intervention après qu'une équipe de médiation s'est vu refuser l'entrée à Niamey, la capitale du Niger, pour rencontrer le chef de la junte, le général Abdourahmane Tchiani.
L'Algérie opposée à toute intervention militaire
L'Algérie est catégoriquement contre toute intervention militaire au Niger, a affirmé samedi le président Abdelmadjid Tebboune.
"Une intervention militaire pourrait enflammer toute la région du Sahel, et l'Algérie n'utilisera pas la force avec ses voisins", a déclaré Tebboune dans une interview aux médias locaux.
Lors d'un appel téléphonique entre le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf et le chef de la politique étrangère de l'UE, l'Algérie a appelé avec l’UE à unifier les pressions politiques et diplomatiques pour assurer un retour à "l'ordre constitutionnel" au Niger.
Le premier ministre nigérien: La solution est dans la diplomatie
Le Premier ministre nigérien évincé s'est accroché samedi à l'espoir ténu que le coup d'État militaire pourrait être renversé par la diplomatie.
"Nous gardons espoir", a déclaré le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou à Reuters à la veille de la date limite.
"Nous nous attendons à ce que le président Bazoum soit libéré, réintégré et que toutes les institutions qui auraient été dissoutes soient restaurées dans leur intégralité", a ajouté Mahamadou qui se trouvait à Rome au moment du coup d’état.
La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a par contre souligné que la menace régionale de recours à la force était crédible et a averti les putschistes de la prendre au sérieux.