Les nouvelles autorités du Niger ont annoncé dimanche la fermeture de l’espace aérien du pays alors que l'ultimatum fixé depuis sept jours par la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) aux militaires au pouvoir à Niamey pour rétablir dans ses fonctions le président Bazoum, sous peine d'intervention armée, a expiré dimanche.
“Face à la menace d'intervention qui se précise à partir des pays voisins, l'espace aérien nigérien est fermé (...) jusqu'à nouvel ordre", a annoncé, dans la soirée de dimanche, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui a pris le pouvoir.
La pression monte
La pression s'accentue visiblement sur les nouvelles autorités qui ont multiplié, hier, une série de communications sur les derniers développements de la situation.
A ce titre, le CNSP annonce, dans un communiqué,"qu'un pré-déploiement des forces qui doivent participer à cette guerre est entamée dans deux pays d'Afrique Centrale." Sans désigner les deux pays évoqués, le communiqué souligne que "tout État à partir duquel une action militaire est dirigée contre le Niger sera considéré comme cobelligérant".
Dans l’après-midi de dimanche, des milliers de partisans du coup d’État dont beaucoup brandissaient des drapeaux du Niger, du Burkina Faso et de Russie, se sont livrés à une démonstration de force dans le plus grand stade du Niger à Niamey.
L'Algérie qui partage une frontière commune avec le Niger a rejeté toute ingérence militaire.
"Nous refusons catégoriquement toute intervention militaire, a déclaré le président algérien Abdelmadjid Tebboune, avertissant qu'une intervention militaire au Niger serait une menace directe contre l'Algérie."
En France, Catherine Colonna, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, a déclaré samedi qu'il fallait "prendre très au sérieux la menace de recours à une intervention", estimant qu'il s'agit d'un "coup d'État de trop".
Du reste, Paris a annoncé dimanche la suspension de son aide au développement et de son appui budgétaire au Burkina Faso, considéré comme l'un des principaux alliés des nouvelles autorités nigériennes.