Dans les premières heures de la journée de ce mardi, des témoins ont fait état de frappes aériennes dans différents secteurs de Gaza, la défense civile palestinienne dénombrant au moins huit morts dans un bombardement sur un immeuble du camp de Nousseirat (centre).
Des frappes ont aussi visé le secteur de Rafah (sud), où près de 1,4 million de Palestiniens s'entassent. Si la grande majorité de cette population avait trouvé refuge à Rafah pour tenter d'échapper aux frappes et aux combats des derniers mois, une partie d'entre eux fuit désormais cette ville adossée à la frontière fermée de l'Egypte.
Le 7 mai courant, l'armée israélienne a pénétré avec ses chars dans le secteur est de Rafah et pris le point de passage éponyme. Elle a, également, lancé des ordres d'évacuation aux civils dont près de 360.000 sont partis selon l'ONU.
A pied, en voitures ou en camionnettes, des Palestiniens ont continué, lundi, de fuir des secteurs de Rafah, après avoir démonté leurs tentes et emmené leurs affaires.
Anéantir ou défaire
Netanyahu juge essentielle une opération à Rafah, malgré les craintes de la communauté internationale pour la population civile.
Les Etats-Unis, premier allié d'Israël, s'opposent d'ailleurs à une telle opération, des responsables américains remettant même en cause, ces derniers jours, la possibilité d'éliminer complètement le Hamas.
"Nous continuons à travailler avec Israël sur une meilleure façon d'assurer la défaite du Hamas partout à Gaza, y compris à Rafah" plutôt "que de voir Israël s'enliser dans une campagne de contre-insurrection qui n'en finit pas", a souligné, lundi, le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
Bombardements partout
Des combats font rage depuis plusieurs jours à Jabaliya et Gaza-Ville (nord), où l'armée a affirmé que le Hamas "tentait de reconstituer ses capacités militaires".
Là aussi, des ordres d'évacuation de l'armée ont poussé les Palestiniens à fuir, alors que l'ONU affirme "qu'aucun endroit n'est sûr dans la bande de Gaza".
Lundi, un membre des services de sécurité de l'ONU a péri dans une attaque contre son véhicule en route vers un hôpital de Rafah, le premier employé international de l'organisation tué à Gaza depuis le 7 octobre.
"Pas de génocide"
Confronté à un mouvement de contestation propalestinien sur nombre de campus, l'administration Biden ne considère pas qu'Israël se livre à un "génocide" à Gaza mais appelle à "en faire plus pour assurer la protection des civils", a indiqué la Maison Blanche.
Le ministère de la Santé de Gaza a averti que le système de soins était sur le point de "s'effondrer" faute de carburant pour faire fonctionner les générateurs des hôpitaux et les ambulances.
L'acheminement des aides à Gaza est quasiment bloqué selon l'ONU depuis qu'Israël a fermé la semaine dernière le passage de Rafah, crucial pour l'entrée des convois humanitaires.