La nuit de dimanche à lundi a vu le retour des incendies volontaires et des barricades montées par des indépendantistes en colère dans plusieurs régions de la Nouvelle Calédonie. Les violences ont explosé cette nuit dans le grand Nouméa où une mairie et un commissariat ont été incendiés.
”La nuit a été agitée et marquée par des troubles sur l’ensemble de la grande terre, sur l’île des Pins et Maré, nécessitant l’intervention de nombreux renforts : prises à partie des forces de l’ordre, incendies volontaires et barrages”, a indiqué lundi dans un communiqué le haut-commissariat, le représentant de l’État français en Nouvelle-Calédonie.
A nouveau, des axes routiers sont bloqués et la vie des Calédoniens est mise sur pause. Les écoles, collèges et lycées de Païta et Dumbéa sont fermés ce lundi alors même que les élèves devaient faire leur rentrée scolaire aujourd’hui.
Les Loyalistes veulent mettre le gouvernement sous tutelle
En réaction, les Loyalistes et le Rassemblement, les deux partis qui ont soutenu la réforme du corps électoral qui a mis le feu aux poudres, ont écrit, ce lundi, une lettre au président de la République lui demandant une mise sous tutelle du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et une aide exceptionnelle de 1,3 milliard d’euros. Cependant, ils estiment que cette aide ne peut pas être envoyée au gouvernement car “certains membres de ce gouvernement par leurs actes ou leur silence cautionnent les actes terroristes.”
Une Calédonie de plus en plus divisée
Ces émeutes font suite à l’interpellation de plusieurs militants indépendantistes dont Christian Tein, le chef de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain. Paris le rend notamment responsable des émeutes qui ont durement secoué l’île en mai dernier.
Le transfèrement vers la métropole et le fait que l’enquête ait été confiée à la cellule anti-terroriste ont fait réagir. L’Union calédonienne qui regroupe plusieurs partis indépendantistes a dénoncé dans un communiqué le manque de neutralité de l’État français: “le dossier calédonien n’est pas un dossier à caractère terroriste, ce n’est pas une phénomène jihadiste, ni d’émeutes rurales, c’est un problème politique de décolonisation”.
Les émeutes ont commencé le 13 mai et ont fait 9 morts dont deux gendarmes. Après la dissolution de l’Assemblée nationale en France, le président Macron a annoncé l’abandon de la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, réforme qui avait mis le feu aux poudres.