Lundi soir, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé des dizaines de cibles du Hezbollah à travers le Liban, notamment "des rampes de lancement et des infrastructures".
Le ministère libanais de la Santé a précisé que les raids avaient tué six personnes dans le village de Harris puis cinq autres dans celui de Tallousa, dans le sud du pays.
Un drone israélien a ciblé un poste militaire libanais dans le Hermel, dans la plaine orientale de la Békaa, loin de la frontière avec Israël, blessant un soldat, selon l'armée libanaise.
Un homme a par ailleurs été tué par une frappe de drone israélien sur le village de Marjayoun, proche de la frontière, selon le ministère libanais de la Santé.
L'armée israélienne avait affirmé plus tôt lundi avoir "visé des véhicules militaires qui opéraient dans la zone d'un site de fabrication de missiles du Hezbollah dans la Békaa".
Elle a ajouté avoir frappé des sites "utilisés pour la contrebande d'armes près de la frontière syro-libanaise dans la région de Hermel" et avoir mené "plusieurs frappes en réponse aux tirs du Hezbollah" dans le sud du Liban.
Auparavant, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait qualifié de "violation grave" les tirs du Hezbollah en direction d'une zone contestée aux confins du Liban et de la partie du Golan syrien occupé et annexé par Israël.
De son côté, le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a affirmé qu'Israël avait violé à "au moins 54 reprises" le cessez-le-feu.
“Le cessez-le-feu tient”
Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont affirmé que la trêve en vigueur depuis le 27 novembre tenait et qu'ils examinaient les accusations des deux camps. "Le cessez-le-feu tient", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.
M. Berri a appelé le comité chargé de superviser la trêve, qui comprend les Etats-Unis et la France, "à entamer urgemment son action et contraindre Israël à arrêter ses violations et se retirer" du territoire libanais.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a pour sa part insisté lundi auprès de son homologue israélien, Gideon Saar, sur "la nécessité que toutes les parties respectent le cessez-le-feu", a indiqué son ministère.
Lundi depuis Riyad, le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane "ont indiqué qu'ils poursuivraient les efforts diplomatiques pour consolider le cessez-le-feu" au Liban et ont appelé "à la tenue d'une élection présidentielle au Liban dans le but de (...) mener les réformes nécessaires à la stabilité et à la sécurité du pays", a rapporté l'Elysée dans un communiqué.
Le ministre israélien a rejeté toute accusation de violation du cessez-le-feu. "Au contraire, Israël le fait respecter" en réponse "aux violations du Hezbollah qui appellent une action immédiate", a-t-il affirmé.
Le Hezbollah a dit avoir mené des tirs sur une position militaire israélienne, sur "les collines occupées de Kfar Chouba", zone voisine des Fermes de Chebaa et actuellement sous contrôle de l'armée israélienne.
Il s'agit d'une "première riposte défensive" aux "violations" du cessez-le-feu par Israël, a-t-il assuré.
L'armée israélienne a fait état de "deux projectiles" qui n'ont pas fait de blessés.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a promis une "riposte forte" aux tirs du Hezbollah qui ont visé selon lui "une base de l'armée à Har Dov", le nom hébreu des Fermes de Chebaa.
Plusieurs frappes israéliennes ont visé le Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, sans que le Hezbollah n'annonce jusque-là de riposte.
L'accord de cessez-le-feu, qui a mis fin à deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, prévoit le retrait dans un délai de 60 jours de l'armée israélienne du Liban. Les soldats israéliens sont entrés dans le sud du Liban le 30 septembre, une semaine après avoir lancé une campagne de bombardements aériens massifs contre le Hezbollah.
Le Hezbollah doit quant à lui se replier au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière.
Lire aussi: Liban: déjà 59 violations du cessez-le-feu par Israël