Le chef d'État algérien a déploré, dans une interview au quotidien français L’Opinion, le “climat délétère” qui caractérise les relations entre la France et l'Algérie ces derniers temps.
Néanmoins, Tebboune a écarté toute idée de rupture des relations entre les deux pays. Il considère que l'initiative appartient désormais à la France “afin de ne pas tomber dans une séparation qui deviendra irréparable”.
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Offensif, il n’a éludé aucun sujet en commençant par l'actualité la plus récente, le refus par l'Algérie d’accueillir l’influenceur “Doualemn” expulsé de France pour des propos considérés comme des “appels au meurtre”.
“Coup politique” de Retailleau
Abdelmadjid Tebboune estime que ,“Bruneau Retailleau, le ministre de l'Intérieur, a voulu faire un coup politique, en expulsant l’influenceur Doualemn” et reproche à Paris d’accorder “la nationalité ou le droit d’asile à des criminels algériens en col blanc et subversifs.”
Il dénonce aussi les accords de 1968, qu’il qualifie de “coquille vide pour rallier des extrémistes comme du temps de Pierre Poujade”.
Dénonciation contre Marine Le Pen
Ce faisant, il s’en prend vertement au Front National et à sa dirigeante Marine Le Pen qui avait suggéré de déporter les Algériens, comme Donald Trump a fait avec les sans-papiers colombiens aux Etats-Unis. “Ce sont des “analphabétistes”. Les responsables du RN ne connaissent que l’utilisation de la force“, a-t-il dit.
“Moi, je m’interroge sur la manière dont Marine Le Pen va s’y prendre si elle parvient au pouvoir : veut-elle une nouvelle rafle du Vel d’Hiv et parquer tous les Algériens avant de les déporter?“, a poursuivi le président algérien.
Au sujet de l'écrivain Boualem Sansal, arrêté et incarcéré en Algérie, Tebboune assure qu’il sera jugé “dans le temps imparti”, sans dire s’il bénéficiera d’une grâce présidentielle. “C’est un problème pour ceux qui l'ont créé. Jusqu'à présent, il n’a pas livré tous ses secrets”, a-t-il insisté.
Le passé colonial
Le dirigeant algérien est aussi revenu sur le passé colonial, principale pomme de discorde entre les deux pays.
Parlant de la décontamination des sites utilisés par la France pour les essais nucléaires, tout comme le dossier sur le passé colonial entre les deux pays, Tebboune a souligné que ces questions ne sauraient être éludées. Il s’agit, d'après lui, d’un impératif “humain, moral, politique et militaire”.