Vue aérienne du Harwell Science and Innovation Campus/ (Credit: harwellcampus.com) (Others)

L’armée israélienne aurait préféré autrement, mais les rumeurs sur son utilisation de l’uranium appauvri dans ses bombardements au Liban commencent à faire des remous. Un laboratoire britannique de renom vient de donner beaucoup de crédit aux mises en garde témoignages de sources locales.

Le centre de recherches d’Harwell, souvent considéré comme le premier campus scientifique du Royaume-Uni, s’est emparé de l’affaire en même temps qu’une agence spécialisée des Nations unies.

Des experts du prestigieux laboratoire ont analysé des échantillons de terre prélevés dans des cratères de bombes israéliennes au Liban sud. L'étude a montré des taux élevés de radioactivité, suggérant que des armes à base d'uranium avaient été utilisées, a annoncé ce samedi le quotidien britannique The Independant.

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a dépêché, de son côté, une équipe de spécialistes au Liban, avec pour mission l’évaluation de l’impact des bombardements israéliens sur l’environnement.

Le rapport de la mission du PNUE est attendu à la mi-novembre. En attendant, l’agence onusienne s’abstient de tout commentaire, préférant attendre les résultats des analyses qu’il mène pour se prononcer.

Retombées radioactives

L’alerte a été donnée lorsque le Syndicat des Chimistes du Liban (SCL) a averti que l'ampleur des destructions et la profondeur des dégâts causés aux bâtiments et au sol, suggèrent l'utilisation par les forces israéliennes de bombes à l'uranium appauvri, interdites au niveau international.

Dans un communiqué, le SCL a condamné “l'agression barbare contre les civils au Liban et les massacres commis contre le peuple libanais”.

L’avertissement vise à “sensibiliser aux effets de l’inhalation de poussières provenant des bombardements israéliens dans plusieurs régions libanaises”.

"L'ampleur des destructions et la pénétration des bâtiments et du sol sur des dizaines de mètres témoignent de l'utilisation de bombes contenant de l'uranium appauvri, qui possède un énorme pouvoir de pénétration", observe le communiqué.

Pour le syndicat, le constat est sans appel: "l'utilisation de ce type d'armes interdites au niveau international, en particulier dans la région densément peuplée de Beyrouth, entraîne des destructions massives et que leurs poussières provoquent de nombreuses maladies, notamment lorsqu'elles sont inhalées".

Saisir la justice internationale

Appelant la communauté internationale à mettre un terme aux attaques israéliennes contre le Liban et à l'utilisation de bombes interdites, le syndicat exhorte également l'État libanais à intenter une action en justice auprès du Conseil de sécurité de l'ONU contre “les violations qui ont lieu sur le sol libanais et les tentatives de meurtres massifs de civils innocents”.

Vue d’un bombardement où Israël aurait utilisé des bombes au phosphore blanc sur des zones situées le long de la frontière libanaise, le 20 décembre 2023. (Others)

Israël a lancé des frappes aériennes massives sur le Liban contre ce qu'il appelle des cibles du Hezbollah, tuant plus de 1 200 personnes et en blessant 3 400 autres depuis le 23 septembre. Tel Aviv a également lancé une invasion terrestre du sud du Liban le 1er octobre.

La campagne militaire constitue une escalade dans un conflit qui dure depuis un an entre Israël et le Hezbollah depuis le début de l’offensive brutale de Tel Aviv sur la bande de Gaza qui a tué près de 41 900 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, depuis une incursion du Hamas l’année dernière.

Depuis, au moins 2 036 personnes ont été tuées, plus de 9 500 blessées et 1,2 million d'autres déplacées, selon les autorités libanaises.

La communauté internationale a averti que les attaques israéliennes au Liban pourraient transformer le conflit de Gaza en une guerre régionale plus vaste.

TRT Français et agences