La situation humanitaire s’est considérablement dégradée à Gaza poussant le chef de l’OCHA, Tom Fletcher, à déclarer que les efforts pour sauver la vie des survivants à Gaza sont “au point de rupture”. Une situation qu’il attribue aux attaques israéliennes contre les travailleurs humanitaires et à l'effondrement de l'ordre public dans l'enclave déchirée par la guerre.
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“Il n’y a pas d’ordre civil digne de ce nom. Les forces israéliennes ne peuvent pas ou ne veulent pas assurer la sécurité de nos convois. Les déclarations des autorités israéliennes vilipendent nos travailleurs humanitaires alors même que l’armée les attaque. Les bénévoles de la communauté qui accompagnent nos convois sont pris pour cible. Il existe désormais un sentiment selon lequel il est dangereux de protéger les convois d’aide, mais sans danger de les piller”, a insisté Tom Fletcher.
49 morts Palestiniens tués en 24 heures à Gaza
Sur le terrain, le quotidien à Gaza depuis 15 mois continue d'être rythmé par les raids incessants de l'armée israélienne qui, ces dernières vingt-quatre heures, ont fait au moins 49 personnes victimes supplémentaires, selon les autorités médicales de l’enclave palestinienne. Ce qui porte à 45 854 le nombre de morts au cours des quinze derniers mois.
Du reste, un groupe israélien de défense des droits de l'Homme affirme que l'armée israélienne refuse de révéler le lieu où se trouve le Dr Hussam Abu Safia, le directeur détenu de l'hôpital Kamal Adwan de Gaza, et rejette les demandes des avocats pour le rencontrer.
Les médecins pour les droits de l’Homme Israël (PHRI) ont déclaré dans un message sur X avoir envoyé des “demandes urgentes pour qu’un avocat” rencontre le médecin détenu afin “d’évaluer son état et ses conditions de détention”.
Mais “l’armée dit qu’il est interdit de visites d’avocat jusqu’au 10 janvier 2025”, a déclaré le groupe.
Israël a arrêté le pédiatre de 51 ans –qui a attiré l’attention internationale par ses messages vidéo sur les conditions désastreuses à l’intérieur de l’hôpital Kamal Adwan assiégé– affirmant qu’il est un agent du Hamas.
Négociations indirectes au Qatar
Pendant ce temps, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas se poursuivent à Doha au Qatar. Les deux parties se disputent les détails d’un éventuel accord pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Israël a affirmé, lundi, ne pas avoir été informé des conditions dans lesquelles se trouvent les 34 otages que le mouvement palestinien s’est dit prêt, dimanche, à libérer.
David Mencer, porte-parole du gouvernement israélien, a rejeté l’appel du Hamas à une semaine de calme pour déterminer quels captifs détenus à Gaza sont encore en vie.
“Ils savent précisément qui est vivant et qui est mort. Ils savent précisément où se trouvent les otages”, a indiqué Mencer aux journalistes lors d’un briefing en ligne, selon l’agence de presse AFP.
Ces remarques interviennent après que des responsables du Hamas ont déclaré, dimanche, aux agences de presse qu’ils avaient approuvé une liste israélienne de 34 captifs à libérer dans le cadre d’un éventuel accord de cessez-le-feu. Un responsable a révélé à l’AFP que la liste comprenait des femmes, des enfants, des personnes âgées et des captifs malades toujours détenus à Gaza, et a appelé à une semaine de calme pour communiquer avec les ravisseurs et identifier qui est vivant et qui est mort.
L’armée israélienne poursuit, depuis le 7 octobre 2023, une guerre génocidaire contre Gaza qui a tué plus de 45 800 personnes, principalement des femmes et des enfants, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat.
En novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
Israël fait également l’objet d’une plainte pour génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre meurtrière contre l’enclave.