Après la présidentielle du 20 décembre en RD Congo, les décomptes partiels de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) donnent le président sortant Felix Tshisekedi gagnant avec 9,5 millions, soit 76% de voix des 12.5 millions de suffrages.
Cette tendance confirme les premières observations de la Conférence épiscopale nationale du Congo ( Cenco) et de l’Église du Christ du Congo (EEC) qui déclaraient “ qu’un candidat s’est largement démarqué des autres avec plus de la moitié de suffrages à lui seul “.
Le président sortant, Felix Tshisekedi est crédité de 76 % de voix, suivi de l’homme d’affaires et ancien gouverneur du Katanga (Sud-Est) Moïse Katumbi (16,5 %) et l’autre opposant Martin Fayulu (4,4 %). La vingtaine d’autres candidats, notamment le Prix Nobel de la paix Denis Mukwege, n’atteint pas 1 %.
La veille, la Cenco et l’EEC avaient livré leurs premières observations, d’après l’analyse de 42 796 rapports reçus de leurs observateurs en date du 25 décembre. Il ressort que “ ce processus électoral s’est déroulé dans un contexte de méfiance entre les différentes parties prenantes “.
Les religieux expliquent cette situation par “ le manque de consensus lors de la désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante et lors de l’adoption de la Loi électorale “, ainsi que par la remise en question de la fiabilité du fichier électoral, ce qui “ n’a pas permis d’avoir la perception que ce travail avait été mené en toute indépendance “.
La Cenco et l’EEC n’ont pas donné d’avis sur l’impact de ces dysfonctionnements sur la sincérité du scrutin.
L’opposition de son côté met en avant de nombreux dysfonctionnements à même” d’affecter la sincérité du scrutin”. Elle interpelle la Ceni et le Conseil constitutionnel pour tirer “ toutes les conclusions” d’un “processus frauduleux”. Dans l’ensemble, l'opposition exige, “l’annulation et la réorganisation des élections”.
Mercredi, des violences ont eu lieu entre les policiers et les participants à une manifestation organisée par cinq candidats dont Martin Fayulu qui avait été interdite.
Du côté des autorités, l’on se dit satisfait du “déroulement du processus” tout en rejetant toute idée de chaos brandit par certains opposants, alors que la ceni devrait proclamer les résultats le 31 décembre.